
Le mysticisme quantique :
Quand le charlatanisme religieux rencontre la physique quantique.
Caricature : parodie du « Chat de Schrödinger »
Le chat de Schrödinger est une expérience de pensée imaginée en 1935 par le physicien Erwin Schrödinger afin de mettre en évidence des lacunes supposées de l’interprétation de Copenhague de la physique quantique, et particulièrement mettre en évidence le problème de la mesure. (Wikipedia)
Mysticisme quantique
Des croyants, religieux ou pas, trouvent parfois un supposé argument à leurs croyances en un dieu, à l’âme, aux pouvoirs de l’esprit, etc, à l’aide d’une analogie avec le monde quantique, mystérieux et impénétrable.
Ce sophisme, résumable à un « Ta gueule c’est quantique », est à la mode, et il convient donc de comprendre ce qu’il y a vraiment dans la physique quantique pour savoir comment réagir face à ces argumentaires gonflés de vide.
La physique quantique peut apparaitre magique à certains par son coté abstrait et à l’appareillage mathématique complexe qu’elle nécessite. Ceux qui ont fait l’effort de l’approcher réellement savent qu’elle n’est pas plus magique que le principe d’Archimède ou les lois de Newton !
Le mysticisme quantique est une expression contemporaine désignant un ensemble de croyances et de pratiques connexes qui cherchent à établir un rapport entre la conscience, l’intelligence, certaines philosophies orientales et les théories de la physique quantique, venant soutenir une vision panthéiste de l’univers.
Du point de vue de la majorité de la communauté scientifique, le mysticisme quantique repose sur des interprétations erronées ou insuffisamment fondées de la mécanique quantique. (Wikipedia, mysticisme quantique)
Ce sujet étant très vaste, voici pour ceux qui veulent aller plus loin, quelques résumés et liens vers des articles à ce sujet :
Le fait que la mécanique quantique comporte de profondes difficultés conceptuelles ouvre la porte à diverses spéculations ou sur-interprétations. Parmi les concepts problématiques, on peut citer la dualité onde corpuscule, l’amplitude de probabilité, l’intrication quantique ou encore la non-localité.
Les prémices d’un mysticisme quantique sont apparus au début du xxe siècle parmi les fondateurs de la théorie quantique eux-mêmes alors qu’ils débattaient des interprétations et implications de leur théorie naissante, qui allait devenir la mécanique quantique. Alors que la théorie commençait à devenir une théorie scientifique, les caractéristiques essentielles de la théorie quantique et les questions ontologiques qui en découlent ont confronté les chercheurs à la difficulté de distinguer les discussions philosophiques des débats scientifiques.
Wolfgang Pauli considérait que les connaissances en physique quantique « font apparaître une situation qui transcende la science » et pourrait avoir une « fonction religieuse » dans l’expérience humaine. Einstein s’est opposé sans ambiguïté à ce genre d’assertions. Par exemple, alors que des journaux britanniques écrivaient qu’il était d’accord avec la thèse que « le monde extérieur est une expression de la conscience » (c’est-à-dire qu’il n’y aurait pas de distinction réelle entre la conscience et l’univers, voire, dans les points de vue les plus extrêmes, que le monde n’existe que dans notre conscience et pas objectivement), il répondit : « Aucun scientifique ne croit cela. Sinon, ce ne serait pas un scientifique (…) Pourquoi quelqu’un prendrait-il la peine de scruter les étoiles, s’il pensait qu’elles n’étaient pas réellement là ? ».
Le débat s’est principalement développé juste après la Seconde Guerre mondiale au travers de publications comme celles de Schrödinger ou de l’article d’Eugene Wigner en 1961 mais, même si de telles interprétations ont continué à apparaître parmi quelques scientifiques de la nouvelle physique, elles sont devenues plus rares et ont été progressivement désapprouvées par la communauté scientifique.
Beaucoup des thèses associées au « mysticisme quantique » ont été critiquées comme étant des erreurs d’interprétation de la mécanique quantique et comme une forme de pseudo-science. Dans son ouvrage « The social relations of Physics, Mysticism and Mathematics », Sal Restivo donne le nom de parallélisme au mysticisme quantique.
Un des postulats fondamentaux du mysticisme quantique est que l’acte d’observation affecterait directement la réalité observée (voir Interprétation de Copenhague et Paradoxe EPR). La raison de cette assertion repose sur le fait que dans la démarche scientifique, l’observateur est considéré comme distinct de l’objet d’observation alors que dans l’expérience mystique, il est dit qu’il existerait une unité intrinsèque de toute chose dans l’univers. Une influence de l’un sur l’autre serait donc indicative d’un lien invisible entre les deux. (Source)
Les propriétés de la physique quantique doivent rester dans le monde quantique. Exporter les propriétés quantiques dans notre monde macroscopique conduit à des situations irréalistes, comme un chat mort et vivant en même temps.
En physique quantique, c’est-à-dire à l’échelle de l’atome et de l’électron, certaines particules peuvent être dans deux états contraires en même temps. On appelle ça la superposition quantique. D’un point de vue mathématique c’est tout à fait exact : un électron est mathématiquement à plusieurs endroits à la fois, car on utilise des calculs de probabilité pour connaître sa position. Il est « peut-être là, ici ou encore là ». Chaque position étant associée à un coefficient de probabilité.
D’un point de vue physique, il y a deux écoles : d’abord l’école de Copenhague, qui dit que la superposition quantique ne doit pas chercher à être illustrée. Elle réfute l’histoire du chat de Schrödinger qui, selon elle, n’a aucun intérêt car la superposition quantique ne doit pas être interprétée physiquement. Le phénomène doit rester un concept mathématique.
Ensuite, la théorie d’Everett qui nous dit que concrètement, il existe peut-être des univers parallèles pour chaque état superposé.
La Physique Quantique et le Charabia
Nous avons tous vu ou entendu quelqu’un défendre une idée un peu bizarre sur la médecine, sur l’âme, les pouvoirs de l’esprit ou la conscience à l’aide d’une analogie avec le monde quantique, mystérieux et impénétrable.
Ce sophisme, résumable à un « Ta gueule c’est quantique », est à la mode et il convient donc de comprendre ce qu’il y a vraiment dans la physique quantique pour savoir comment réagir face à ces argumentaires gonflés de vide.
Julien Bobroff, notre invité, est professeur d’Université en physique et il s’est spécialisé dans la vulgarisation de la physique quantique.
Vidéo You Tube de la chaîne « la tronche en biais » en français de 1h 42 min

« La quantique autrement: Garanti sans équation ! » par Julien Bobroff
Imaginez un monde où un objet se trouve à plusieurs endroits à la fois, où deux particules distantes d’un millier de kilomètres s’influencent instantanément et où un mur n’en est plus un. Cet univers mystérieux qui bat en brèche toutes nos intuitions, c’est celui de la « quantique ».
Comment attaquer ce monument de la physique ? En souscrivant au pari fou de Julien Bobroff : nous révéler ses merveilles sans équation ni exposé historique !
La Quantique autrement procède en effet à rebours des ouvrages existants, souvent focalisés sur les travaux des pères fondateurs. Avec la plus grande rigueur, l’auteur privilégie les analogies et les explications choisies, éclairées par des illustrations inédites pour enfin « voir » les phénomènes.
En direct des laboratoires, il détaille aussi les derniers développements de la discipline, notamment l’ordinateur quantique, la supraconductivité à température ambiante et la biologie quantique.
Le traité attendu sur une science qui n’a pas fini de nous fasciner.