Le curé athée Meslier
NON, un curé ne peut pas être athée, mais SI cela existe, la preuve…
Quand on sait que toutes les populations du monde sont engluées dans les croyances, il est réconfortant de constater que quelques hommes et femmes dont des curés, sont capables de dépasser religions et superstitions, qui sont le terreau de l’ignorance. Peu connu du grand public, haï par sa hiérarchie, ce curé s’est toujours battu contre l’obscurantisme tout en préservant sa vie privée.

Biographie succincte de L’abbé Meslier
Philosophe français (1664 -1729) qui fut le premier propagandiste explicite de l’athéisme.
Jean Meslier, ou Mellier, né à Mazerny (Ardennes) le 15 juin 1664, est un prêtre et philosophe des Lumières français, curé d’Étrépigny dans l’archidiocèse de Reims où il est mort au début de l’été 1729. Son existence n’a été connue qu’à partir de la publication en 1762 par Voltaire, sous le titre de Testament de J. Meslier, d’un texte qu’il présentait comme un extrait d’un document beaucoup plus volumineux, retrouvé chez lui et dans lequel un curé professait avec détermination son athéisme, et se livrait par ailleurs à une critique radicale des injustices de la société de son temps.
Ce texte, au titre original de Mémoires des pensées et sentiments de Jean Meslier, est parfois considéré comme le texte fondateur de l’athéisme et de l’anticléricalisme militant en France.
Voltaire fait publier en 1762 des extraits de l’œuvre dans un abrégé dont il réécrit certains passages suivant sa conception déiste, disant que l’original était « écrit dans un style de cheval de carrosse »
Le « Testament » du curé constitue la somme la plus complète d’impiété qui ait jamais été écrite, le plus parfait manuel d’athéisme de tous les temps: la foi n’est qu’une lumière ténébreuse « principe d’erreurs, d’illusions et d’impostures », il faut donc lui substituer « les claires lumières de la raison humaine ». Alors tout dans la religion chrétienne n’apparait que fable et contradictions: la Vie du Christ, la Virginité de sa mère, la Rédemption, la Trinité, L’Eucharistie, les Miracles, etc… C’est cet aspect de Meslier qui devait tant séduire Voltaire et l’amener à publier son « extrait » du Testament.
Maurice Dommanget, Historien de Meslier
La grande étude de l’historien Maurice Dommanget confirma l’existence réelle du curé Meslier
Quand Meslier meurt, on découvra que, par deux lettres adressées aux prêtres du voisinage et par un gros « Testament » destiné à ses paroissiens, Meslier était le pire incroyant, que pendant quarante ans, en son for intérieur, il avait répudié toutes ses actions de prêtre et que, s’il n’avait osé parler de son vivant, du moins désirait-il qu’après sa mort ses écrits servent à détruire cette religion dont il avait été le desservant.
Tous ces documents révèlent que Meslier a été le philosophe matérialiste et le théoricien politique le plus audacieux de son siècle. Mais son oeuvre va bien plus loin: il attaque la morale chrétienne qui, basée sur l’acceptation de la douleur et de la souffrance, la résignation, constitue un instrument d’asservissement social. Et c’est par là que, selon M. Dommanget, Meslier dépasse tous les philosophes antichrétiens de son temps. Il ne s’arrête pas non plus au déisme de I’ «Extrait» aménagé par Voltaire, il nie l’existence d’un Dieu quel qu’il soit, combat à fond la théorie cartésienne des deux substances, l’une spirituelle, l’autre corporelle : pour lui, seule la matière existe et la pensée ne résulte que d’une modification de la matière.
Source: Extrait adapté de Bibliothèque de l’école de Chartes, Robinet René, Dossier des Lettres nouvelles
Citations
(extraites du « Testament »)
Tous les esclavages se tiennent; et les hommes accoutumés à déraisonner sur les dieux, à trembler sous leurs verges, à leur obéir sans examen, ne raisonnent plus sur rien.
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Je crois pouvoir dire que quand il n’y aurait, par exemple, que les fables d’Esope, elles sont certainement beaucoup plus ingénieuses et plus instructives, que ne le sont toutes ces grotesques et basses paraboles, qui sont rapportées dans les Evangiles.
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Je voudrais, et ce sera le dernier et le plus ardent de mes souhaits, je voudrais que le dernier des rois fût étranglé avec les boyaux du dernier prêtre.
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Nulle prédiction [de la Bible] en faveur de leur nation juive n’a été accomplie. Le nombre des prophéties qui prédisent la félicité et la grandeur de Jérusalem est presque innombrable ; aussi, dira-t-on, il est très naturel qu’un peuple vaincu et captif se console dans ses maux réels par des espérances imaginaires ; […]. Mais si ces promesses faites aux Juifs se fussent effectivement trouvées véritables, il y aurait déjà longtemps que la nation juive aurait été et serait encore le peuple le plus nombreux, le plus puissant, le plus heureux et le plus triomphant.
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Il n’y a plus aucun bien à espérer, ni aucun mal à craindre après la mort. Profitez donc sagement du temps en vivant bien et en jouissant sobrement, paisiblement et joyeusement, si vous pouvez, des biens de la vie et des fruits de vos travaux, car c’est le meilleur parti que vous puissiez prendre, puisque la mort met fin à toute connaissance et à tout sentiment de bien ou de mal.
Citations
(extraites du « Mémoires des pensées et sentiments »)
Nos pieux et dévotieux « christicoles » ne manqueront pas de dire ici tout bonnement que leur Dieu veut principalement se faire connaître, aimer, adorer et servir par les lumières ténébreuses de la foi, et par un pur motif d’amour et de charité conçue par la foi et non pas par les claires lumières de la raison humaine, afin comme ils disent d’humilier l’esprit de l’homme, et de confondre son orgueil.
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Le christianisme ne s’est répandu qu’en promettant le despotisme, dont il est, comme toute religion, le plus ferme soutien.
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Les dévots, incapables d’accuser Dieu de malice, s’accoutument à regarder les plus tristes coups du sort comme des preuves indubitables de la bonté céleste.
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S’il y avait véritablement quelque divinité ou quelque être infiniment parfait, qui voulût se faire aimer, et se faire adorer des hommes, il serait de la raison et de la justice et même du devoir de ce prétendu être infiniment parfait, de se faire manifestement, ou du moins suffisamment connaître de tous ceux et celles dont il voudrait être aimé, adoré et servi.
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La religion est une vraie pépinière de fanatiques : c’est véritablement le théâtre où ils jouent le mieux leurs personnages.
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Une ignorance profonde, une crédulité sans bornes, une tête très faible, une imagination emportée: voilà les matériaux avec lesquels se font les dévots, les zélés, les fanatiques et les saints.
Vidéos
Jean Meslier, un athée très discret
Toute sa vie, Jean Meslier a dû cacher son athéisme. De jour, il était un parfait citoyen, mais la nuit, il devenait un philosophe aux idées révolutionnaires et dangereuses. Ce que nul, dans son entourage, ne pouvait soupçonner… et voici pourquoi…
Vidéo YouTube Chaîne « Un irréductible athée » de 19 min en français
Serge Deruette: le curé Meslier, athée et révolutionnaire (1664-1729)
Jean Meslier, un électron libre sous l’Ancien Régime ? En 2020, une nouvelle édition de son mémoire incendiaire devrait être publiée. Il y développe des thèses matérialistes, anticléricales et athées, mais condamne aussi les inégalités sociales de la France de son époque. Un brûlot révolutionnaire analysé par Serge Deruette, professeur à l’Université de Mons.
Vidéo YouTube Chaîne » Jean-Michel Dufays » de 1h 22 min en français
LE CURÉ MESLIER: Précurseur des Lumières et de l’athéisme moderne
Conférence du 13/04/20 par FRANÇOIS FAUCON, historien de l’athéisme. En 1729, au coeur des Ardennes, dans le petit village d’Etrépigny, un curé écrivit en cachette ce qui reste aujourd’hui l’un des manifestes athées les plus virulents qui soient. Organisant son athéisme en un véritable système philosophique, le curé Meslier est de ceux dont la pensée fut pillée par de nombreux déistes des Lumières, dont Voltaire.
Vidéo YouTube Chaîne « Association Alderan » de 1h 23 min en français
Conférence Michel Onfray Jean Meslier, curée athée
22 novembre 2005
Vidéo YouTube Chaîne « Canal de filo de la Contrahistoria » de 55 min en français, sous-titrée en espagnol
Livres

« Lire Jean Meslier, curé et athée révolutionnaire » par Serge Deruette
Jean Meslier s’éteint alors que le siècle des Lumières débute à peine. Curé de village, il laisse à la postérité un Mémoire de ses pensées et sentiments. Non un recueil de paroles propres à édifier les » bons chrétiens « . Mais… une bombe ! Car son Mémoire, c’est la première théorie complète d’athéisme et de matérialisme philosophique ; la première pensée à la fois communiste et révolutionnaire. Longtemps étouffée, la voix de ce curé athée et révolutionnaire renaît aujourd’hui de l’oubli. Le présent ouvrage nous introduit ici à son œuvre, à sa portée et à sa signification. Il laisse pour cela largement la parole à Meslier lui-même.

« Le curé Meslier, athée, communiste et révolutionnaire sous Louis XIV » par Maurice Dommanget
Maurice Dommanget, à qui l’on doit de superbes études sur l’histoire du mouvement ouvrier et la Révolution française, est le premier à mener l’enquête nécessaire, à réunir une impressionnante documentation et révéler ainsi la véritable dimension philosophique et politique du curé Meslier, qui sape tous les dogmes et ruine de l’intérieur toute l’organisation de l’Église, s’affirme ouvertement athée et précurseur du matérialisme de l’Encyclopédie, artisan de la Révolution et ancêtre du socialisme révolutionnaire et du communisme. Par la scrupuleuse honnêteté de ses recherches, la clarté de son écriture, par sa volonté de ne rien dissimuler des problèmes que posent la vie et l’œuvre de Meslier, Maurice Dommanget livre une admirable biographie intellectuelle et une pièce maîtresse de l’histoire philosophique et politique du XVIIIe siècle.

« Jean Meslier et l’imposture spirituelle » par Marcel Sylvestre
«Je voudrais faire entendre ma voix d’un bout du royaume à l’autre, ou plutôt d’une extrémité de la Terre à l’autre. Je crierais de toutes mes forces : vous êtes fous, ô hommes ! Vous êtes fous de vous laisser conduire de la sorte et de croire si aveuglément tant de sottises.»
Pour entendre cette voix, s’imprégner de ce cri du cœur, il nous faut entrer dans l’intimité d’un texte vieux de presque 300 ans, écrit à la lumière vacillante d’une chandelle, par le curé du petit village d’Étrépigny, en France. À sa mort en 1729, Jean Meslier laisse un Testament, un témoignage de vérité qui nous interpelle, que nous soyons croyants, sceptiques, agnostiques ou athées.

« La Bonne parole du curé Meslier » par Jean-François Jacobs
Adaptation du mémoire de Jean Meslier en un monologue théâtral

« Les Aventures Veridiques de Jean Meslier (1664-1729) Cure, Athee et Révolutionnaire » par Thierry Guilabert
Au début de l’été 1729 disparut, dans le plus grand secret, un prêtre ardennais répondant au nom de Jean Meslier, exerçant depuis quarante ans dans la même paroisse. Son décès ne fut pas inscrit dans le registre paroissial. Son corps fut inhumé hors de la terre consacrée de l’Église.
Ce curé était apostat, curé le jour, barbare athée la nuit, il laissait à sa mort un épais manuscrit où il mettait en pièce non seulement la religion chrétienne mais toutes les religions, piétinant avec rage les prétentions des églises du monde. Surtout, il montra le lien unissant les rois, les nobles et les prêtres, et proposa que l’on se débarrasse de tous les puissants, regrettant au passage l’absence de généreux assassins pour en finir avec les Césars…Ce livre est une présentation vivante de la vie et de l’œuvre de Jean Meslier.
Œuvres de Meslier

« Catéchisme du curé Meslier » par Jean Meslier
Ce pamphlet désopilant que nous recommandons de lire, ne fait pas partie du corpus des mémoires distribuées à la mort de Meslier, et il n’en existe pas de manuscrit initial connu. Il est donc impossible d’attribuer avec certitude la paternité de ce texte à Jean Meslier. Peut-être ce Catéchisme est-il en fait l’œuvre de Sylvain Maréchal (1750-1803), exceptionnel personnage, écrivain, poète, athée révolutionnaire, ayant gouté de la Bastille, qui aurait ainsi trouvé, à travers un hommage rendu au curé, un moyen prudent d’exprimer son propre athéisme.
Livret en accès libre sur:
eGoogle scans du livre original de 1790
Wikisource texte numérisé
eGoogle scans partiels avec notes d’explication des Editions Syrare

« Mémoire contre la religion » par Jean Meslier
Quand le curé d’Etrépigny meurt en 1729, il a recopié en trois exemplaires un message destiné à ses paroissiens, copieuse somme philosophique distribuée en huit » Preuves de la vanité et de la fausseté des religions « , qui débouche sur une virulente critique sociale et politique. C’est le vécu, l’insertion durant trente ans dans un petit village de Champagne, et une réflexion assidue, méticuleuse, qui ont alimenté la réflexion de Jean Meslier, donnant profondeur et originalité à cet homme discret et isolé mais précurseur des bouleversements révolutionnaires qui vont suivre, et qu’il annonce. Son message restera un temps occulté. Des trois volumineux manuscrits et des douze copies retrouvées depuis dans des bibliothèques privées, seuls seront connus des extraits centrés sur sa critique exégétique, bientôt truffés de commentaires adventices, voire même de passages d’œuvres du baron d’Holbach. Pourtant, plus de cent exemplaires manuscrits circulent lorsque Voltaire, alerté dès 1735 sur ce » curé de village aussi philosophe que Locke « , publie en 1762 un Extrait des sentiments de Jean Meslier, bientôt appelé Testament du curé Meslier. Mais Voltaire donnant à la pensée de Meslier un tour déiste, l’émascule gravement. Nous reproduisons l’intégralité du Mémoire tel qu’il figure sur l’un des trois manuscrits originaux conservés, à l’exclusion de toute copie ou édition fragmentaire. Toutefois, considérant le combat du curé Meslier comme actuel nous avons actualisé l’orthographe et la ponctuation, devenues aujourd’hui obsolètes et parfois indéchiffrables. L’édition intégrale de cet ouvrage exceptionnel, unique, souhaite rendre justice au courage intellectuel et à la puissance visionnaire de cet humble curé, premier écrivain ouvertement athée de notre histoire.

« Le bon sens » par Jean Meslier + Testament
Ce livre est en fait un livre écrit par D’Holbach et donc faussement attribué à Meslier
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Liens intéressants

- Des extraits du livre « L’athéisme expliqué aux croyants » par Paul Desalmand à propos de ce curé se trouvent sur: Un athée de choc, le curé Meslier
- En 1970, les éditions Anthropos ont publié l’intégralité du Mémoire de Jean Meslier en trois volumes depuis longtemps épuisés. Une édition (ISBN : 2-912969-11-5) chez l’éditeur Exil donne des extraits, choisis et présentés par l’écrivain Armand Farrachi
- Association « Les Amis de Jean MESLIER »
- Liste des publications sur Meslier
- Meslier (Wikipedia)
- « Unissez vous, peuples ! Le curé Jean Meslier, précurseur de Karl Marx » par Serge Deruette
Note: il n’y a aucun portrait connu du curé Meslier. Toutes les illustrations graphiques représentant le curé Meslier sur Internet et ailleurs sont imaginaires.

Plaque commémorative dédiée à Jean MESLIER.
Si vous passez un jour dans le petit village d’ETREPIGNY près de MEZIERES dans les Ardennes françaises vous pourrez la remarquer sur la façade de la mairie.
Etonnant n’est-ce pas de commémorer la Mémoire d’un Curé dans la France républicaine qui était encore laïque dans les années septante. Un prêtre qui de plus exerça son métier pendant 40 années, et voilà qu’on le proclame être un précurseur des lumières du XVIII -ème siècle ! Mais qui était donc ce personnage pour qu’on l’honore de cette façon deux cent quarante-cinq années après sa mort ? A lire sur:
Un peu d'humour
« La confession de Meslier »
Vous connaissez, mes frères, mon désintéressement ; je ne sacrifie point ma croyance à un vil intérêt. Si j’ai embrassé une profession si directement opposée à mes sentiments, ce n’est point par cupidité : j’ai obéi à mes parents. Je vous aurais plus tôt éclairés si j’avais pu le faire impunément. Vous êtes témoins de ce que j’avance. Je n’ai point avili mon ministère en exigeant des rétributions qui y sont attachées.
J’atteste le Ciel que j’ai aussi souverainement méprisé ceux qui se riaient de la simplicité des peuples aveuglés, lesquels fournissaient pieusement des sommes considérables pour acheter des prières. Combien n’est pas horrible ce monopole ! Je ne blâme pas le mépris que ceux qui s’engraissent de vos sueurs & de vos peines témoignent pour leurs mystères & leurs superstitions ; mais je déteste leur insatiable cupidité & l’indigne plaisir que leurs pareils prennent à se railler de l’ignorance de ceux qu’ils ont soin d’entretenir dans cet état d’aveuglement.
Qu’ils se contentent de rire de leur propre aisance, mais qu’ils ne multiplient pas du moins les erreurs, en abusant de l’aveugle piété de ceux qui par leur simplicité leur procurent une vie si commode. Vous me rendez sans doute, mes frères, la justice qui m’est due. La sensibilité que j’ai témoignée pour vos peines me garantit du moindre de vos soupçons. Combien de fois ne me suis-je point acquitté gratuitement des fonctions de mon ministère ! Combien de fois aussi ma tendresse n’a-t-elle pas été affligée de ne pouvoir vous secourir aussi souvent & aussi abondamment que je l’aurais souhaité ! Ne vous ai-je pas toujours prouvé que je prenais plus de plaisir à donner qu’à recevoir ? J’ai évité avec soin de vous exhorter à la bigoterie ; & je ne vous ai parlé qu’aussi rarement qu’il m’a été possible de nos malheureux dogmes. Il fallait bien que je m’acquittasse, comme Curé, de mon ministère. Mais aussi combien n’ai-je pas souffert en moi-même, lorsque j’ai été forcé de vous prêcher ces pieux mensonges que je détestais dans le coeur ! Quel mépris n’avais-je pas pour mon ministère, & particulièrement pour cette superstitieuse messe, & ces ridicules administrations de sacrements, surtout lorsqu’il fallait les faire avec cette solennité qui attirait votre piété & toute votre bonne foi ! Que de remords ne m’a point excités votre crédulité ! Mille fois sur le point d’éclater publiquement, j’allais dessiller vos yeux ; mais une crainte supérieure à mes forces me contenait soudain, & m’a forcé au silence jusqu’à ma mort.

« Tous les dimanches, je suis tellement tenté de leur dire que ce ne sont que des conneries, mais je suis trop impliqué maintenant »
C’est peut-être ce que devait ressentir l’abbé Meslier de son vivant ? mais lui à son époque, il risquait de subir les affres de la terreur religieuse.
Voici ce qu’il écrivait:
« Combien j’ai souffert quand j’ai dû vous prêcher ces pieux mensonges que je déteste dans mon cœur. Quel remords votre crédulité m’a causé ! Mille fois j’ai été sur le point d’éclater publiquement et de vous ouvrir les yeux, mais une crainte plus forte que moi m’a retenu, et m’a forcé à garder le silence jusqu’à ma mort »
« Testament : Mémoire des pensées et des sentiments de Jean Meslier » 1729
Crédit dessin: inconnu