« Dans chaque église, il y a toujours quelque chose qui cloche »
Jacques Prévert
Jacques Prévert en quelques mots
Poète et scénariste français. Après le succès de son premier recueil de poèmes, Paroles, il devint un poète populaire grâce à son langage familier et ses jeux de mots. Ses poèmes sont depuis lors célèbres dans le monde francophone et massivement appris dans les écoles françaises. Il a également écrit des scénarios pour le cinéma.
Sa vie durant, il défendra les faibles, les opprimés, les victimes, avec une générosité bourrue mais toujours discrète. Avec Prévert, un univers à part se crée fuyant l’ordre voulu par Dieu et les contre-amiraux (l’une des nombreuses figures sociales qu’il tournait en dérision).
Originaire d’un milieu bourgeois et dévot de Neuilly-sur-Seine, Jacques Prévert ne cesse de se moquer des convenances, du clergé et de la religion. Il participe au mouvement surréaliste avant de s’en éloigner, puis s’intéresse au théâtre (groupe Octobre). Joseph Kosma a chanté ses poèmes(Barbara, Les feuilles mortes…).
Jacques Prévert, dieu et la religion
Quand Prévert s’en prenait aux imposteurs (Jacques Lardoux)
Jacques Prévert et la religion(Robert Paris)
J’ai toujours été intact de
Dieu et c’est en pure perte que ses émissaires, ses commissaires, ses prêtres, ses directeurs de conscience, ses ingénieurs des âmes, ses maîtres à penser se sont évertués à me sauver.Même tout petit, j’étais déjà assez grand pour me sauver moi-même dès que je les voyais arriver.
Je savais où m’enfuir: les rues, et quand parfois ils parvenaient à me rejoindre, je n’avais même pas besoin de secouer la tête, il me suffisait de les regarder pour dire non.
Parfois, pourtant, je leur répondais : «
C’est pas vrai ! »Et je m’en allais, là où ça me plaisait, là où il faisait beau même quand il pleuvait, et quand de temps à autre ils revenaient avec leurs trousseaux de mots-clés, leurs cadenas d’idées, les explicateurs de l’inexplicable, les réfutateurs de l’irréfutable, les négateurs de l’indéniable, je souriais et répétais: «C’est pas vrai ! » et «
C’est vrai que c’est pas vrai ! »Et comme ils me foutaient zéro pour leurs menteries millénaires, je leur donnais en mille mes vérités premières.
Jacques Prévert