Guiseppe Verdi

 Anticlérical et immense compositeur de musiques dites sacrées.

Le 9 octobre, en 1813, le grand compositeur italien, Giuseppe Verdi, naissait. Son premier opéra, « Oberto »a été produit à La Scala en 1839. De nombreux opéras suivront, dont « Rigoletto » (1851), « Il Trovatore » (1853), « La Traviata » (1853) et « Les Vêpres Siciliennes » (1855), « Don Carlos » (1867), « Aïda » (1870), « Otello » (1886) et « Falstaff » (1893). Il  a été acclamé internationalement et considéré par ses contemporains comme le plus grand compositeur italien de son siècle.

Verdi a écrit de nombreuses musiques dites sacrées. Il était pourtant anticlérical et rationaliste. Il sympathisait avec les campagnes pour la liberté du 19ème siècle. Les opéras Don Carlos et Nabucco contiennent de nombreux passages contre l’ingérence tyrannique du clergé dans le pouvoir et le rôle pervers des inquisiteurs.

Verdi était irrité par certains ecclésiastiques (l’archevêque de Milan au temps des Lombardi) et professait un anticléricalisme fréquent chez les catholiques et exprimait son énervement face aux prédicateurs et confesseurs trop zélés. Même s’il s’est dit un jour athée, il était trop italien, donc catholique, pour un anticléricalisme viscéral à la Voltaire, comme celui qu’on trouvait alors en France. La tendance  de se mêler de tout, est intrinsèque au clergé, maintenant comme avant. Rappelons-nous en 1973 la riposte du chef d’Etat-major français, l’amiral de Joybert aux fantaisies d’un vicaire aux armées qui oubliait de distinguer Dieu et César : Messieurs de la prêtrise, mêlez-vous de vos oignons !

Verdi aux adorateurs de dieux: « Vous êtes tous fous »

Verdi a épousé la soprano Giuseppina Strepponi en 1859 après avoir vécu ensemble non marié pendant plusieurs années, une cohabitation scandaleuse aux yeux de certains religionistes. Strepponi écrivit : « Je m’épuise à lui  [NDLR: Verdi] parler des merveilles du ciel, de la terre, de la mer, etc. C’est une perte de souffle ! Il me rit au nez et me fige au milieu de mes périodes oratoires et de mon enthousiasme divin en disant ‘vous êtes tous fous, et malheureusement il le dit avec bonne foi« . (Source:  Biographie de Verdi  par Mary Jane Phillips-Matz, 1993).

Verdi à son cousin: « Restez loin des prêtres »

Dans son livre « La vie de Verdi » (2000), John Rosselli confirme:   » Comme de nombreux artistes du XIXe siècle, Verdi était un agnostique dont le sens élevé de la moralité et du devoir passait outre la sanction divine. Strepponi [son épouse], répondant en 1871 à un ami désireux d’obtenir la conversion de Verdi, écrivit d’abord que, malgré les plus grandes vertus, son mari était athée ; elle révisa ensuite sa réponse en disant ‘Je ne dirai pas athée, mais certainement très peu croyant. « 

Dans une lettre à son cousin Angiolo Cararra Verdi, Giuseppe Verdi écrivit aussi   » Restez loin des prêtres« . (Source: Biographie de Verdi  par Mary Jane Phillips-Matz, 1993).

Verdi meurt d’une attaque cérébrale en 1901, à l’âge de 87 ans. Son testament spécifiait: « [Mes funérailles seront sans] aucune partie des formules habituelles »(cité par F.T. Garibaldi dans Giuseppe Verdi, 1903). il fut donc enterré simplement, selon son vœu, Mais ensuite  il fut transféré en grande pompe à la Casa di Riposo de Milan et reçut  de la ville de Milan un hommage solennel tel qu’aucun compositeur n’en eut jamais reçu.

Il n’y a pas de croix sur sa tombe à la Casa di Riposo de Milan.

Sources :

Freedom from religion foundation (en anglais )

Temporel et spirituel chez Verdi conflits et convergences   (Marie-Bernadette Bruguière « Opéra, politique et droit »)

L’amiral Marc de Joybert reproche au clergé français  » d’intervenir à tout propos dans les affaires militaires ( Le Monde )

« La vie de Verdi » (2000) par John Rosselli, en anglais