Einstein, dieu et les religions

Certains le considèrent « croyant au sens spinozien« , d’autres athée, en tout cas pas monothéiste abrahamique
L’utilisation des termes « dieu au sens spinozien » et « religiosité cosmique » dans ses propos a créé et crée toujours une certaine confusion dans les esprits, confusion récupérée et attisée par les religionistes qui exploitent ces termes et d’autres citations ambigües de ce grand scientifique pour légitimer leur obscurantisme monothéiste.
Mais il existe trois preuves formelles de l’athéisme d’ Einstein, sous forme de lettres écrites de sa main ou dactylographiées: la lettre à Gutkind du 3 janvier 1954, la lettre à Raner du 2 avril 1945 et la lettre à Munk du 11 avril 1950. Cette dernière a été seulement rendue publique le 23 juillet 2023 lors d’une mise aux enchères.
Preuve #1, Einstein à Gutkind: pas de dieu personnel
Dans une lettre adressée au philosophe Eric Gutkind le 3 janvier 1954, un an avant sa mort, Einstein continue de rejeter l’idée d’un dieu personnel
« Le mot Dieu n’est pour moi que l’expression et le produit des faiblesses humaines, la Bible n’est qu’une collection de légendes vénérables mais tout de même assez primitives. Aucune interprétation, aussi subtile soit-elle, ne peut (pour moi) y changer quelque chose. Ces interprétations raffinées sont par nature extrêmement variées et n’ont pratiquement rien à voir avec le texte original »

Cette lettre apporte un démenti formel à tous ceux qui voudraient faire croire qu’Einstein était croyant monothéiste. Elle est considérée comme l’aboutissement de la pensée d’Einstein sur la religion, car écrite un an avant sa mort. En 2018, cette lettre surnommée la « lettre de Dieu » s’est vendue à près de 2,9 millions de dollars après une bataille d’enchères de quatre minutes chez Christie’s.
Dans sa correspondance avec Guy H.Raner en 1945 et 1949, Einstein affirmait déjà son athéisme.
Traduction de la lettre d'Albert Einstein à Eric Gutkind de Princeton
Your Subtitle Goes Here
Traduction de la lettre en français et en bas la version numérisée originale en allemand
Traduction de la lettre:
Cher Monsieur Gutkind !
Encouragé par les suggestions répétées de Brouwer, j’ai beaucoup lu ces derniers jours votre livre, que je vous remercie d’avoir envoyé. Ce qui m’a particulièrement frappé, c’est ceci. Nous nous ressemblons largement en ce qui concerne l’attitude factuelle envers la vie et la communauté humaine : idéal supra-personnel avec l’aspiration à la libération des désirs égocentriques, aspiration à l’embellissement et à l’ennoblissement de l’existence avec l’accent mis sur l’aspect purement humain, la chose inanimée ne devant être considérée que comme un moyen auquel il ne faut pas attribuer de fonction dominante. (C’est cette attitude en particulier qui nous lie comme une véritable « unamerican attitude »).
Pourtant, sans l’encouragement de Brouwer, je n’aurais jamais pu me résoudre à étudier votre livre en profondeur, car il est écrit dans une langue qui m’est inaccessible. Le mot Dieu n’est pour moi que l’expression et le produit des faiblesses humaines, la Bible n’est qu’une collection de légendes vénérables mais tout de même assez primitives. Aucune interprétation, aussi subtile soit-elle, ne peut (pour moi) y changer quelque chose. Ces interprétations raffinées sont par nature extrêmement variées et n’ont pratiquement rien à voir avec le texte original. Pour moi, la religion juive authentique est, comme toutes les autres religions, une incarnation de la superstition primitive. Et le peuple juif, auquel j’aime appartenir et dont je suis profondément attaché à la mentalité, n’a pour moi aucune dignité différente de celle de tous les autres peuples. Pour autant que mon expérience me le permette, il n’est pas meilleur que les autres groupes humains, même s’il est protégé contre les pires excès par son manque de pouvoir. Sinon, je ne perçois rien d' »élu » en lui.
D’une manière générale, je trouve pénible que vous revendiquiez une position privilégiée et que vous cherchiez à la défendre par deux murs d’orgueil, l’un extérieur en tant qu’homme, l’autre intérieur en tant que juif. En tant qu’homme, vous revendiquez en quelque sorte une dispense de la causalité acceptée par ailleurs, et en tant que Juif, un privilège pour le monothéisme. Mais une causalité limitée n’est plus du tout une causalité, comme l’a bien vu en premier notre merveilleux Spinoza avec toute son acuité. Et la conception animiste des religions naturelles n’est en principe pas abolie par la monopolisation. De tels murs ne peuvent que nous conduire à une certaine illusion de nous-mêmes ; mais ils ne favorisent pas nos efforts moraux. C’est plutôt le contraire.
Maintenant que j’ai exprimé très ouvertement nos différences en matière de convictions intellectuelles, il me semble évident que nous sommes très proches sur l’essentiel, à savoir les évaluations du comportement humain. Ce qui nous sépare n’est qu’un accessoire intellectuel ou une « rationalisation » dans le langage freudien. C’est pourquoi je pense que nous nous comprendrions assez bien si nous parlions de choses concrètes.
Avec mes remerciements et mes meilleurs vœux,
Votre A. Einstein
Texte original en allemand
Lieber Herr Gutkind!
Angefeuert durch wiederholte Anregung Brouwers habe ich in den letzten Tagen viel gelesen in Ihrem Buche, für dessen Sendung ich Ihnen sehr danke. Was mir dabei besonders auffiel war dies. Wir sind einander inbezug auf die faktische Einstellung zum Leben und zur menschlichen Gemeinschaft weitgehend ähnlich: über-persönliches Ideal mit dem Streben nach Befreiung von ich-zentrierten Wünschen, Streben nach Verschönerung und Veredelung des Daseins mit Betonung des rein Menschlichen, wobei das leblose Ding nur als Mittel anzusehen ist, dem keine beherrschende Funktion eingeräumt werden darf. (Diese Einstellung ist es besonders, die uns als ein echt « unamerican attitude » verbindet.)
Trotzdem hätte ich mich ohne Brouwers Ermunterung nie dazu gebracht, mich irgendwie eingehend mit Ihrem Buche zu befassen, weil es in einer für mich unzugänglichen Sprache geschrieben ist. Das Wort Gott ist für mich nichts als Ausdruck und Produkt menschlicher Schwächen, die Bibel eine Sammlung ehrwürdiger aber doch reichlich primitiver Legenden. Keine noch so feinsinnige Auslegung kann (für mich) etwas daran ändern. Diese verfeinerten Auslegungen sind naturgemäss höchst mannigfaltig und haben so gut wie nichts mit dem Urtext zu schaffen. Für mich ist die unverfälschte jüdische Religion wie alle anderen Religionen eine Incarnation des primitiven Aberglaubens. Und das jüdische Volk, zu dem ich gerne gehöre und mit dessen Mentalität ich tief verwachsen bin, hat für mich doch keine andersartige Dignität als alle anderen Völker. Soweit meine Erfahrung reicht ist es auch um nichts besser als andere menschliche Gruppen wenn es auch durch Mangel an Macht gegen die schlimmsten Auswüchse gesichert ist. Sonst kann ich nichts „Auserwähltes“ an ihm wahrnehmen.
Überhaupt empfinde ich es schmerzlich, dass Sie eine privilegierte Stellung beanspruchen und sie durch zwei Mauern des Stolzes zu verteidigen suchen, eine äussere als Mensch und eine innere als Jude. Als Mensch beanspruchen Sie gewissermassen einen Dispens von der sonst acceptierten Kausalität, als Jude ein Privileg für Monotheismus. Aber eine begrenzte Kausalität ist überhaupt keine Kausalität mehr, wie wohl zuerst unser wunderbarer Spinoza mit aller Schärfe erkannt hat. Und die animistische Auffassung der Naturreligionen wird im Prinzip durch Monopolisierung nicht aufgehoben. Durch solche Mauern können wir nur zu einer gewissen Selbsttäuschung gelangen; aber unsere moralischen Bemühungen werden durch sie nicht gefördert. Eher das Gegenteil.
Nachdem ich Ihnen nun ganz offen unsere Differenzen in den intellektuellen Überzeugungen ausgesprochen habe, ist es mir doch klar, dass wir uns im Wesentlichen ganz nahe stehen, nämlich in den Bewertungen menschlichen Verhaltens. Das Trennende ist nur intellektuelles Beiwerk oder die „Rationalisierung“ in Freud’scher Sprache. Deshalb denke ich, dass wir uns recht wohl verstehen würden, wenn wir uns über konkrete Dinge unterhielten.
Mit freundlichem Dank und besten Wünschen,
Ihr A. Einstein
La lettre sur Dieu d’ Albert Einstein
Vidéo intéressante à visionner, mais attention, le point de vue exprimé sur l’athéisme d’Einstein est incorrect. Dans une lettre adréssée à Guy H, Raner, le 2 juillet 1945, Einstein répondait à une rumeur qui insinuait qu’une prêtre jésuiste l’avait conduit à quitter l’athèisme et à se convertir. Il écrivait: “Du point de vue du prêtre, je suis, bien sûr, et ai toujours été un athée. »
L’expression « Du point de vue du prêtre » s’adresse aux religions monothéistes en opposition à son concept « Dieu de Spinoza/religiosité cosmique ». Voir explication plus bas dans cette page.
Vidéo Podcast You Tube de la chaîne « France Culture » en français de 3 min
Preuve #2, Einstein à Raner: "Du point de vue d'un prêtre jésuite, je suis, bien sûr, et j'ai toujours été athée"

En raison de sa renommée et de la nature de ses contributions, Albert Einstein a été interrogé à de nombreuses reprises sur ses opinions religieuses personnelles. Bien qu’il ne semble pas avoir été réticent à la question, ses réponses étaient généralement formulées en termes larges ou métaphoriques susceptibles d’interprétation ambigüe. De plus, il formulait souvent des aphorismes en langage religieux. Enfin, la presse populaire, notamment les journaux du dimanche de Hearst, a souvent publié des récits déformés attribuant le piétisme conventionnel à Einstein.
Ces deux correspondances d’Einstein avec Guy H.Raner apportent des preuves écrites de la position clairement athée d’Einstein.
Que montre la correspondance entre Einstein et Guy H.Raner sur la conviction d'Einstein?
Your Subtitle Goes Here
Guy H. Raner enseignait le gouvernement et l’histoire des États-Unis et a été directeur d’un département d’études sociales. Il écrivit pour la première fois à Einstein le 10 juin 1945, alors que il était enseigne de la marine en route vers le Pacifique occidental pour rejoindre son navire. Il s’adressait à Einstein en ces termes:
« J’ai eu toute une discussion hier soir avec un officier catholique formé de jésuites. . . [dans] lequel il a fait certaines déclarations à votre sujet dont j’ai tendance à douter. Pour éclaircir mon esprit sur le sujet, j’apprécierais beaucoup que vous commentiez les points suivants :
vous étiez autrefois athée. Alors, dit-il, vous avez parlé avec un prêtre jésuite qui vous a donné trois syllogismes que vous n’avez pas pu réfuter ; à la suite de cela, vous êtes devenu un croyant en un intellect suprême qui gouverne l’univers. Les syllogismes étaient : Un design exige un designer ; L’univers est un dessein; par conséquent, il doit y avoir eu un concepteur. Sur ce point, j’ai remis en question l’univers comme un dessein ; [les lois de la nature expliquent les phénomènes naturels observés et l’immensité de l’univers pour sa complexité]. Quoi qu’il en soit, il a dit que c’était suffisant pour vous convaincre de l’existence d’un gouverneur suprême de l’univers. Le deuxième point était : les « lois » de la nature. . . exister; si vous avez une loi, vous devez avoir un législateur; le législateur était Dieu. Cela ressemble à un exercice de sémantique pour moi. . .
Il ne pouvait se souvenir du troisième syllogisme ; cependant, si l’histoire est exacte, vous le faites probablement. . . . J’apprécierais grandement une courte lettre clarifiant la situation. . . »
La réponse d’Einstein par avion datée du 2 juillet 1945 a été dactylographiée par lui, à l’aide d’une machine à écrire portative, sur du papier à lettres en relief avec un sceau.
Cher M. Raner :
J’ai reçu votre lettre du 10 juin. Je n’ai jamais parlé à un prêtre jésuite de ma vie et je suis étonné de l’audace de dire de tels mensonges à mon sujet.
Du point de vue d’un prêtre jésuite, je suis, bien sûr, et j’ai toujours été athée. Vos contre-arguments me paraissent très justes et pourraient difficilement être mieux formulés. Il est toujours trompeur d’utiliser des concepts anthropomorphiques pour traiter des choses en dehors de la sphère humaine – des analogies puériles. Nous devons admirer avec humilité la belle harmonie de la structure du monde – dans la mesure où nous pouvons la saisir. Et c’est tout.
Avec mes meilleurs vœux,
cordialement,
/s/ A. Einstein.
Albert Einstein
Quatre ans plus tard, le 25 septembre 1949, Guy H. Raner écrivait à nouveau :
Cher Dr Einstein :
[La lettre commence par une récapitulation de la correspondance antérieure.] J’ai considéré votre lettre. . . strictement personnel. . . et je n’en ai jamais permis la publication dans aucune publication, bien que je l’ai montré à quelques amis personnels. L’été dernier, [un camarade de classe dans un séminaire d’historiographie à l’Université de Californie du Sud] a fait remarquer qu’une telle lettre a une valeur historique et que je devrais obtenir votre permission pour la publier à une date ultérieure. . . Avez-vous des objections à sa publication future, si une occasion devait se présenter rendant la publication possible.
[Dans votre lettre,] Vous dites que « Du point de vue d’un prêtre jésuite, je suis, et j’ai toujours été athée. » Certaines personnes pourraient interpréter cela comme signifiant que pour un prêtre jésuite, toute personne qui n’est pas catholique romaine est athée, et que vous êtes en fait un juif orthodoxe, ou un déiste, ou autre chose. Vouliez-vous laisser place à une telle interprétation, ou êtes-vous, du point de vue du dictionnaire, un athée ; c’est-à-dire « celui qui ne croit pas à l’existence d’un Dieu ou d’un Être suprême » ? . .
La réponse d’Einstein, à nouveau dactylographiée par lui, est datée du 28 septembre 1949, il a donc dû répondre presque immédiatement après avoir reçu la demande. Ça dit:
Cher M. Raner,
Je vois avec plaisir par votre lettre du 25 que vos convictions sont proches des miennes. Faisant confiance à votre bon jugement, je vous autorise à utiliser ma lettre de juillet 1945 comme bon vous semble.
J’ai dit à maintes reprises qu’à mon avis, l’idée d’un Dieu personnel est enfantine. Vous pouvez m’appeler agnostique, mais je ne partage pas l’esprit de croisade de l’athée professionnel dont la ferveur est principalement due à un acte douloureux de libération des chaînes de l’endoctrinement religieux reçu dans la jeunesse. Je préfère une attitude d’humilité correspondant à la faiblesse de notre compréhension intellectuelle de la nature et de notre propre être.
Cordialement,
/s/ A. Einstein.
Albert Einstein.
Source: Fondation Freedom From Religion
Preuve #3, ce qu'Einstein écrit en substance à Munk: La science remplace et supplante le créationnisme
Cette lettre d’Einstein, dans laquelle il dit à une professeure d’études religieuses, Madame Munk, et à ses élèves que la science “supprime” la création religieuse et la notion que Dieu peut être considéré comme “analogue à l’homme”, a été rendue publique et mise en vente le 23 juillet 2023, selon La Collection Raab, la société facilitant la vente de la lettre.
Munk avait auparavant écrit à Einstein pour lui poser des questions posées par ses élèves. “Au nom des étudiants d’une série de conférences sur la religion, je voudrais vous demander si vous pensez qu’il est possible pour un scientifique moderne de concilier l’idée de la création du monde par Dieu, une puissance supérieure, avec ses connaissances scientifiques”.
Que montre la correspondance entre Einstein et Mme Martha Munk sur la conviction d'Einstein?
Your Subtitle Goes Here
En réponse à Madame Munk, Einstein a écrit : « La personne qui est plus ou moins formée à la pensée scientifique est étrangère à la création religieuse (au sens originel) du cosmos, car elle applique à toute chose, le critère de la conditionnalité causale. Cela ne réfute pas l’attitude religieuse mais, dans un certain sens, la remplace et la remplace »
Dans la lettre, Einstein fait part de ses réflexions sur la façon dont Dieu pourrait être interprété : « Tant que les histoires de la Bible avaient été prises à la lettre, il était évident quel type de foi était attendu des lecteurs. Si vous devez cependant interpréter la Bible symboliquement (métaphoriquement), il n’est plus clair si Dieu doit en fait être considéré comme une personne (et donc pas une divinité monothéiste), ce qui est en quelque sorte analogue aux humains », a écrit Einstein. “Dans ce cas, il est difficile d’évaluer ce qui reste de la foi dans son sens originel.”
Traduction de la lettre en français
le 11 avril 1950
Chère Madame Munk
Tant que les récits de la Bible étaient pris au pied de la lettre, il était assez clair quel genre de foi était supposé chez les lecteurs. Mais si l’on se met à interpréter la Bible de manière symbolique, il n’est plus clair si Dieu doit être pensé comme une personne qui est en quelque sorte analogue aux hommes. Il est alors difficile de dire ce qu’il reste de la foi au sens originel.Je pense toutefois que la personne plus ou moins éduquée à la pensée scientifique est étrangère à la conception religieuse (au sens originel) du cosmos, parce qu’elle applique à toute chose le critère de la conditionnalité causale. Cela ne réfute pas l’attitude religieuse, mais la remplace et la supplante dans un certain sens.
Je vous salue cordialementAlbert Einstein
Texte de la lettre en allemand:
den 11 April 1950
Sehr geehrte Frau Munk
So lange die Erkzählungen der Bibel wörtlich genommen wurden, war es ziemlich klar was für eine Art von Glaube bei den Lesern vorausgesetzt wurde. Wenn man aber daran geht, die Bibel symbolisch zu interpretieren, ist es nicht mehr klar ob Gott als eine Person zu denken ist, die den Menschen irgendwie analog ist. Es ist dann schwer zu sagen, was von den Glauben is ursprünglichen Sinne übrig bleibt.Ich denke allerdings, dass der in wissenschaftlichen Denken mehr oder weniger geschulte Mensch der religiösen Auffassung (in ursprünlichen Sinne) des Kosmos fremd gegenübersteht, weil er an alles den Masstab der kausalen Bedingtheit anlegt. Dieser widerlegt nicht die religiöse Einstellung, sondern ersetzt und verdrängt sie in gewissen Sinne.
Freundlich grüsst SieAlbert Einstein
Sources:
Albert Einstein’s intriguing letter on God’s existence auctioned Economic times
Une rare lettre d’Albert Einstein évoquant la religion vendue aux enchères i24news
Einstein, Spinoza et la religiosité cosmique

« Je crois au Dieu de Spinoza, qui se révèle dans l’ordre harmonieux de ce qui existe, et non en un Dieu qui se préoccupe du sort et des actions des êtres humains. »
Lorsqu’Einstein donnait des conférences dans les nombreuses universités américaines auxquelles il était invité, la question récurrente que les étudiants lui posaient était : » Croyez-vous en Dieu ? » Et il répondait toujours: « Je crois au Dieu de Spinoza ». Ceux qui n’ont pas lu Spinoza ne comprennent pas ce que veut dire « dieu de Spinoza » …d’où une confusion qui a permis à certains illettrés de penser qu’Einstein était croyant (Déclaration publique, rapportée par United Press le 25 avril 1929)
« Je suis fasciné par le panthéisme de Spinoza, mais j’admire plus encore sa contribution à la pensée moderne, parce qu’il est le premier philosophe qui traite l’esprit et le corps comme unité, et non comme deux choses séparées. »
« Dieu de Spinoza« :Un Dieu immanent et non transcendant. Le panthéisme. Dieu = la Nature = l’Univers. Pas de créateur ex-nihilo donc. Création, créature et Créateur sont une seule et même chose. Cela rejoint la théorie de l’évolution.
(Source: Télégramme au rabbin Goldstein de New York, avril 1929)
Einstein, Dieu et la religiosité cosmique
Quels sont les arguments qui démontrent qu’Einstein n’était pas monothéiste, Que veut dire « dieu au sens de Spinoza »?, que signifie « religiosité cosmique »?.
Quels sont les écrits d’Einstein qui démontrent qu’il ne croyait pas en dieu, qu’il rejetait le spiritualisme, le mysticisme, la providence, les livres sacrés, les institutions religieuses etqu’il condamnait les tentatives de fonder la morale sur la croyance?
Le sujet est un peu ardu. En y consacrant une demi-heure, vous deviendrez un connaisseur et ça vaut vraiment le temps passé. Pour faciliter la compréhension, le texte intégral de la vidéo se trouve ci-dessous.
5 parties: 1)Simplicité logique 2)Einstein non-croyant 3)Einstein et Spinoza 4)Métaphores ambigües 5)Religiosité cosmique
Auteur: Willeime, Livre: « Amour de la raison universelle » (extrait)
Vidéo de la chaîne YouTube « Willeime philosophe du rationalisme intégral » en français de 38 mn
Texte de la vidéo: "Einstein, Dieu et la religiosité cosmique"
Your Subtitle Goes Here
[XX] temps en minutes de la vidéo
La simplicité logique
Un jour Albert Einstein dit à son assistant en physique « ce qui m’intéresse vraiment c’est de savoir si dieu avait un quelconque choix en créant le monde c’est à dire si l’exigence de simplicité logique laisse ou non un quelconque degré de liberté«
Donc on voit déjà que Einstein utilise le mot dieu comme une métaphore d’autre chose. Cette autre chose: c’est la simplicité logique. Il le dit dans plein d’autres de ces lettres, voici un autre exemple où il dit: « il me semble que l’idée d’un dieu à forme humaine est un concept que je ne peux prendre sérieusement. Je ne me sens pas non plus capable d’imaginer une volonté ou un but hors de la sphère humaine. Mes vues sont proches de Spinoza: admiration de la beauté et croyance en la simplicité logique de l’ordre et de l’harmonie que nous ne pouvons saisir qu’humblement et imparfaitement. Je pense que nous devons nous contenter de notre savoir et notre compréhension imparfaite et traiter les valeurs et les obligations morales comme un problème purement humain: le problème humain le plus important »
Et lorsqu’un rabbin l’interroge pour lui demander « est ce qu’il croit en dieu ? », Einstein lui répond: « je crois au dieu de Spinoza qui se révèle lui-même dans l’ordre harmonieux de ce qui existe et non en un dieu qui se soucie du destin et des actions des êtres humains«
[2] Alors, il va falloir faire quelques explications pour comprendre ce mot « harmonie«
Il n’y a pas d’harmonie morale dans la nature pour Spinoza ni même d’harmonie esthétique. Le mot harmonie est ici à comprendre dans le sens particulier des physiciens-théoriciens. Cette harmonie dont Einstein parle, c’est une formule plus consensuelle pour parler de la simplicité logique. On parle aussi désormais plus fréquemment de beauté de certaines théories.
Alors pour faire saisir cette notion, je vous propose un exemple très facile à comprendre issu des mathématiques: donc je pense que vous connaissez tous le nombre Pi qui est lié au cercle. Certains connaissent également le nombre e qui définit le logarithme naturel. Ce sont deux nombres qui n’ont a priori rien à voir entre eux et qui possèdent une infinité de décimales, sans structure répétée donc ce sont des nombres qui contiennent chacun une complexité infinie qui semblerait devoir leur conférer un caractère irréductible. Et pourtant grâce à la formule d’Euler on peut les relier. Cela veut dire que l’on peut calculer l’un de ces nombres à partir de l’autre. Ce ne sont donc pas des entités impénétrables mais ces nombres sont liés entre eux par une logique sous-jacente plus profonde et qui les englobe. On a la même chose en physique. Plus une théorie physique est capable d’expliquer très profondément des phénomènes complexes en reposant sur des principes logiques simples plus elle est dite belle. Cette beauté, cette simplicité, cette harmonie dont parle Einstein, c’est la capacité de la théorie à connecter des entités indépendantes, qui deviennent tout à coup reliées entre elles, au sein d’un tout cohérent: l’espace, le temps, la matière et l’énergie semblent quatre notions tout à fait différentes et indépendantes. Et pourtant, on découvre qu’elles sont reliées entre elles grâce à sa théorie. L’un des meilleurs autres exemples en physique c’est l’équation de Dirac qui combine la mécanique quantique et la relativité restreinte et qui prédit tout à coup à la fois l’antimatière et le spin.
[4] Ce type d’harmonie suggère que la réalité n’est pas constituée d’entités irréductibles et impénétrables à l’esprit humain mais que la nature ne forme qu’un seul grand tout cohérent où tout est relié par une seule et même logique sous-jacente et c’est cette logique profonde et universelle dans les structures du réel qu’Einstein appelle « le dieu de Spinoza » auquel il affirme croire.
Alors ça nécessite une mise au point sur le mot « croire »: quand Einstein dit « je crois au dieu de Spinoza », il ne faut pas y voir une croyance au sens de la foi aveugle. Son « je crois » signifie seulement je pense que, c’est une opinion philosophique construite sur une compréhension qui amène à privilégier une hypothèse quant à la nature profonde de la réalité.
Au contraire la foi religieuse, c’est l’invocation d’un droit de dépasser et de s’affranchir de la raison au nom d’un prétendu ordre surnaturel. « Je crois parce que c’est absurde » disait le théologien Tertullien. La foi religieuse, c’est s’autoriser à prendre des produits de l’imagination pour des vérités, par effet la superstition contre toute évidence logique ou scientifique, par folie ou par lâcheté face au réel et de se mettre alors à prendre ses désirs pour des réalités. Du point de vue des religions traditionnelles, Einstein est un incroyant.
Einstein non-croyant
Beaucoup continuent de semer la confusion en essayant de faire croire qu’Einstein croyait en dieu, alors afin de clarifier ce point on va déjà commencer par voir ce qu’Einstein n’est pas, c’est à dire voir des textes dans lesquels il explique en quoi il n’est pas un croyant. Une fois qu’on aura bien clarifié cette position, on va pouvoir voir en quoi consiste ce qu’il appelait sa religiosité cosmique.
En 1954 Einstein répond aux philosophes Eric Gutking « Le mot dieu n’est pour moi rien de plus que l’expression est le produit des faiblesses humaines. La bible, un recueil de légendes certes honorables mais primitives et néanmoins assez puériles. Aucune interprétation, aussi subtile soit elle, peut selon moi changer cela. » « C’est un mensonge ce que vous avez lu sur mes convictions religieuses, un mensonge qui est systématiquement répété. Je ne crois pas en un dieu personnel et n’ai jamais dit le contraire mais l’ai exprimé clairement. », « Du point de vue du prêtre, je suis bien sûr et est toujours été un athée ».
[7] A nouveau interrogé par un rabbin sur ses opinions religieuses, il lui répond; « la réponse à vos questions remplirait des livres, je ne peux que dire en quelques mots que j’ai exactement la même opinion que Spinoza et qu’en tant que déterministe convaincu, je n’éprouve aucune sympathie pour la conception monothéiste. Celui qui est convaincu par la loi causale régissant tout événement, ne peut absolument pas envisager l’idée d’un être intervenant dans le processus cosmique. Je ne peux pas imaginer un dieu qui récompense et punit l’objet de sa création. Je ne peux pas me figurer un dieu qui réglerait sa volonté sur l’expérience de la mienne. Je ne veux pas et je ne peux pas concevoir un être qui survivrait à la mort de son corps. Si de pareilles idées se développent en un esprit, je le juge faible, craintif et stupidement égoïste. La vérité religieuse ne signifie rien pour moi. »
Pendant la guerre quelqu’un lui écrit « dieu devrait punir les anglais ». Einstein répond « pourquoi m’écris-tu?: dieu devrait punir les anglais. Je n’ai aucune connexion particulière ni avec l’un, ni avec les autres. Je vois seulement avec grand regret que dieu punit nombre de ces enfants à cause de leurs innombrables stupidités pour lesquelles lui seul peut être tenu pour responsable. De mon point de vue, seule sa non existence pourrait l’excuser. »
Dans ses notes autobiographiques, Einstein raconte: » à travers la lecture de livres de vulgarisation scientifique, je suis vite parvenu à la conviction que la plupart des histoires de la bible ne pouvaient pas être vraies. La conséquence fut une orgie fanatique de libre-pensée associée à l’impression que la jeunesse est intentionnellement trompée par l’état, par le biais de mensonges. C’était une impression d’écrasement, une méfiance à l’égard de tout type d’autorité. A résulté de cette expérience une attitude sceptique envers les convictions présentes dans n’importe quel milieu social, une attitude qui depuis ne m’a jamais quitté. »
Certains ont vu en Einstein un mystique, pourtant il répond: « la tendance mystique de notre temps qui se montre particulièrement dans la croissance galopante de la soi-disant théosophie et du spiritualisme n’est pour moi rien de plus qu’un symptôme de faiblesse et de confusion. Etant donné que notre expérience intérieure consiste en des reproductions et des combinaisons d’impressions sensorielles, le concept d’une âme sans corps me semble être vide et dénué de sens »
[10] Einstein était également très attaché à dissocier la morale de la religion, il nous dit: « le dieu juif est la tentation de fonder la morale sur la crainte, une attitude déplorable et dérisoire. La condition des hommes s’avèrerait pitoyable s’ils devaient être domptés par la peur d’un châtiment ou par l’espoir d’une récompense après la mort. Le comportement moral de l’homme se fonde efficacement sur la sympathie et les engagements sociaux. Il n’implique nullement une base religieuse. »
« C’est bien possible que nous puissions faire des choses meilleures que Jésus car ce qui est écrit sur lui dans la bible est politiquement embelli. »
« A propos de dieu, je ne peux accepter aucun concept fondé sur l’autorité de l’église. A ce que je me souviens, j’ai ressenti un endoctrinement de masse. Je ne crois pas à la peur de la vie, à la crainte de la mort ni à foi aveugle. Je suis convaincu que certaines pratiques et activités politiques des organismes catholiques sont nuisibles et même dangereux pour la communauté dans son ensemble ici et partout dans le monde. Je mentionne ici seulement la lutte contre le contrôle des naissances à un moment où la surpopulation dans les différents pays est devenu une grave menace pour la santé des populations et un grave obstacle à toute tentative d’organiser la paix sur cette planète. Dans leur lutte pour le bien moral, ceux qui enseignent la religion doivent avoir la stature de renoncer à la doctrine d’un dieu personnel c’est-à-dire: renoncer à cette source de craintes et d’espoirs qui, dans le passé, a mis un si vaste pouvoir dans les mains des prêtres. Dans leurs travaux, ils devront se servir de ses forces qui sont capables de cultiver le bon, le vrai et le beau dans l’humanité elle-même. C’est bien sûr une tâche bien plus difficile mais incomparablement plus noble.
Après que les professeurs en religion est accompli ce processus d’affinement indiqué, ils ne manqueront pas de reconnaître avec joie que la vraie religion a été anoblie et rendue plus profonde grâce à la connaissance scientifique. Plus l’évolution spirituelle de l’humanité progresse, plus il me semble que le chemin de la religiosité authentique ne se trouve pas dans la peur de la vie, la peur la mort ou la foi aveugle, mais dans l’effort pour la connaissance rationnelle. En ce sens, je crois que le prêtre doit devenir un enseignant s’il veut rendre justice à sa noble mission éducative. »
[13] Donc cet ensemble de textes font bien la démonstration qu’Einstein ne croyait pas en dieu, qu’il rejetait le spiritualisme, le mysticisme, la providence, les livres sacrés, les institutions religieuses et qu’il condamnait les tentatives de fonder la morale sur la croyance.
Einstein et Spinoza
Et pourtant, Einstein se disait religieux mais au sens de Spinoza. Spinoza est le plus rationaliste de tous les grands philosophes. Il rejette l’existence d’une quelconque entité surnaturelle et peut donc être considéré comme le père de l’athéisme moderne. Toutefois à son époque, Spinoza ne proposait pas ouvertement l’athéisme mais plutôt le retournement de la religion en une conception philosophique qui ne contient plus aucun dogme ni aucune idée irrationnelle. C’est ce qui a plu à Einstein qui utilise, comme Spinoza, le vocabulaire religieux dans un sens poétique. On va voir que les citations d’Einstein montrent que ce qu’il entend par dieu, religion, miracle, intelligence supérieure, lorsqu’ils utilisent dans un sens positif, est très différent de ce que l’on entend habituellement par ces termes.
Pour comprendre à quel point la philosophie de Spinoza avait pénétré Einstein, il nous paraît intéressant de pointer comment est-ce que Einstein est devenu spinoziste. Dans ses notes autobiographiques, Einstein raconte les tourments existentiels ressentis au début de son adolescence puis comment la contemplation de l’univers résonna comme une libération, un parcours qui ressemble fortement à celui dont Spinoza nous fait le récit, lui aussi, autobiographique au début de son traité de la réforme de l’entendement. Le philosophe Maurice Solovine nous dit que Spinoza était au programme du club de lecture Academy Olympia qu’il avait fondé avec Einstein entre 1903 et 1905.
[15] Einstein repris la lecture de Spinoza en 1915 et confia alors « je crois que L’éthique » va avoir un effet permanent sur moi ( » L’éthique » c’est le grand livre de Spinoza) accomplissant par-là la prophétie d’un des disciples de Spinoza qui avait annoncé à sa mort: » il vivra dans le souvenir des vrais savants et dans leur esprit qui est le temple de l’immortalité « .
A partir de cette époque, Einstein commença à déclarer se sentir très proche de Spinoza. Il fit référence à l’amour intellectuel de dieu qui est une expression de la philosophie de Spinoza. A plusieurs occasions il déclara croire au dieu de Spinoza et expliquait qu’il voulait connaître les pensées de dieu qui est une formule poétique pour dire qu’il ambitionnait de « parvenir à la connaissance la plus fondamentale des lois de la physique » et qui est une notion qui est-elle même directement inspirée de la doctrine de Spinoza qui enseigne que la suprême vertu de l’esprit et de comprendre autrement dit de connaître dieu par la connaissance du troisième genre autrement dit découvrir la structure du cosmos grâce à la simplicité mathématique reformulée dans le langage d’Einstein.
Après que l’Eclipse de 1919 ait confirmé la relativité générale, Einstein se rendit en pèlerinage dans l’ancienne maison de celui qu’il vénérait comme » notre maître Spinoza « . A cette occasion, il lui composa un poème qui s’ouvre ainsi:
Combien j’aime cet honnête homme
Plus qu’avec des mots ne puis le dire.
Pourtant crains qu’il ne reste seul
Avec son auréole rayonnante.
[ Traduit de l’allemand, source: Telegram of A.Einstein, 1929 A propos de l’Ethique de Spinoza: Je crois au Dieu de Spinoza, lequel se révèle dans l’harmonie ordonnée de ce qui existe, non en un Dieu qui se soucie de la destinée et des actions des êtres humains.]
[17] Einstein relu l’œuvre de Spinoza et sa correspondance en 1928. Il préfaça l’ouvrage de Dagobert Runes et il fit une déclaration à la société américaine de Spinoza. Lorsqu’on le questionna sur sa croyance dans le dieu de Spinoza, il répondit: » je suis fasciné par le panthéisme de Spinoza mais j’admire plus encore sa contribution à la pensée moderne parce qu’il est le premier philosophe qui traite l’esprit et le corps comme unité et non comme deux choses séparées. Spinoza a été le premier à appliquer avec une stricte cohérence l’idée d’un omniprésent déterminisme sur les pensées, les sentiments et les actions humaines »
Alors que certains physiciens considéraient que la révolution quantique montrait qu’il fallait abandonner l’universalité du principe de causalité, Einstein répondait: » qu’il fallait seulement élargir et affiner notre conception de la causalité ». La plupart du malentendu autour de cette question de la causalité vient du fait que le principe de causalité a été formulée de façon plutôt rudimentaire jusqu’à présent. Et Einstein poursuit ce commentaire en critiquant Aristote et Kant.
Un an avant sa mort, Einstein réaffirmait que » une causalité limitée n’est plus une causalité du tout, comme l’a bien reconnu notre merveilleux Spinoza « . Einstein dit: » Ma compréhension de dieu provient de la profonde conviction d’une intelligence supérieure qui se révèle elle-même dans le monde connaissable. En termes communs, on peut la décrire comme panthéiste. »
Einstein ajoute entre guillemets Spinoza alors l’expression intelligence supérieure est un vocabulaire qui est dérivé de l’intellect de dieu chez Spinoza pour désigner l’ordre intelligible de la nature mais à proprement parler il n’y a pas d’intellect de dieu chez Spinoza il n’y a pas de volonté de dieu, ni de but, ni de fin. Dieu n’est pas une conscience, une personne ou un juge
Métaphores ambigües
[19] donc ces expressions sont juste des métaphores chez Spinoza et Einstein pour parler de l’ordre intelligible.
Et dans plusieurs autres textes, Einstein commence par rappeler qu’il ne croit pas en l’existence d’un être surnaturel qui intervient dans la nature mais qu’il perçoit la manifestation d’un « Geist » infiniment supérieur à celui de l’homme qui se manifeste à travers les lois de la nature et que nous ne comprenons qu’imparfaitement. Le mot « Geist » est un terme allemand qui est difficile à traduire en français. On le traduit généralement par « esprit » mais cela signifie aussi « aspiration à l’unité ». Et c’est plutôt dans ce sens qu’il faut le comprendre car le dieu de Spinoza n’est pas une entité spiritualiste externe au monde mais c’est le principe qui unifie la réalité en un tout cohérent.
[20] Donc si on tronque la citation où, juste avant Einstein rejette l’être surnaturel et si on traduit » Geist « par « esprit », alors on peut faire croire qu’Einstein affirme qu’il croit en un être surnaturel. Voilà la méthode des croyants lorsqu’il cite Einstein. Donc méfiez-vous de ce genre de citations qui circulent sur internet. Elles sont trompeuses.
La plus fréquemment utilisée est celle où Einstein dit: » Q uiconque est sérieusement engagé dans la poursuite de la science devient convaincu que les lois de la nature manifestent l’existence d’un esprit largement supérieur à celui des hommes « . Donc cette citation est tronquée et à la traduction problématique.
Il faut également rappeler que c’est un texte dans lequel Einstein s’adresse à une enfant de 11-12 ans. Or lorsqu’Einstein s’adresse à des enfants ou au grand public, il utilise des métaphores au lieu de parler de « simplicité logique » ou d' »ordre intelligible ». Donc si on veut vraiment comprendre ce qu’Einstein pensait, il ne faut pas s’en tenir aux métaphores qu’il utilise avec des enfants mais il faut privilégier ses propos avec des philosophes et des scientifiques.
De son vivant, Einstein est intervenu plusieurs fois pour faire corriger des propos qu’on avait déformé de lui sur la religion. Dans une de ses lettres, il écrit: » le malentendu est dû à une mauvaise traduction du texte allemand, en particulier l’emploi du mot « mystique ». Je n’ai jamais imputé à la nature un but ou un objectif ou tout ce qui pourrait être compris comme anthropomorphe. Ce que je vois dans la nature est une magnifique structure que l’on ne peut comprendre que très imparfaitement et qui doit remplir un penseur du sentiment d’humilité. Il s’agit d’un véritable sentiment religieux qui n’a rien à voir avec le mysticisme. »
[22] Dans le texte original d’Einstein, le mot « humilité » est entre guillemets car il a utilisé le terme anglais « humility » au lieu du terme allemand. La raison de ce choix n’est pas clair, en revanche ce que je peux dire c’est que l’humilité n’est pas du tout une vertu pour Spinoza. Un mot plus juste aurait à mon avis plutôt été ici « fascination » car ce qui fonde la religiosité cosmique, ce n’est pas l’humilité qui est liée à l’incapacité du croyant devant dieu, transcendant, mais au contraire la religiosité cosmique, c’est le sentiment de puissance lié à la capacité de l’esprit humain à toucher l’absolu. Donc le choix du mot « humilité » ici introduit donc un contre-sens philosophique mais bon Einstein n’était pas du tout dans l’humilité quand il a déclaré : « qu’il voulait comprendre les pensées de dieu » ni même dans sa jeunesse où il avait un tel sentiment de supériorité que cela lui a valu de se faire exclure de tous les laboratoires de physique et de se retrouver au bureau des brevets.
[23] Einstein a également dit » le fait que le monde soit intelligible est un miracle ». Alors effectivement on ne peut pas expliquer l’intelligibilité du réel sans soi-même être dans un discours intelligible. On ne peut pas parler sans avoir soi-même déjà le logos avec soi. Le mot ‘miracle’ est ici encore une allégorie. Il évoque le statut non démontrable de l’intelligibilité mais cela ne renvoie pas à une transcendance. Je ne vais pas développer davantage ce point complexe pour une discussion approfondie. Je renvoie ceux qui sont intéressés à mon ouvrage.
Einstein a été critiqué pour l’emploi de toutes ces métaphores qu’on vient d’évoquer parce qu’elles favorisent sa récupération par les croyants. Lorsque son ami le philosophe Maurice Solovine qui était un philosophe athée découvre certaines de ses déclarations, il lui écrit pour lui dire qu’il n’a pas les mêmes opinions que lui sur la religion. Or la réaction d’Einstein est ici très intéressante. Einstein lui répond: « Je suis curieux de savoir jusqu’à quel point nos opinions sur la religion diffèrent. Je ne peux pas me figurer que nos opinions puissent quant au fond s’écarter d’une manière quelconque l’une de l’autre. S’il en est ainsi, je me suis probablement mal exprimé « . Donc Einstein accorde lui-même qu’il s’est parfois exprimé maladroitement sur les questions religieuses et donc il faut étudier les précisions qu’il apporte dans ses échanges privés si l’on veut réellement le comprendre.
[24.31] La correspondance avec Maurice Solovine est de ce point de vue une source de premier choix. Car Einstein et Solovine se connaissent très bien. Solovine faisait partie de son club de réflexion Academy Olympia. Et c’était un étudiant en philosophie qui voulaient se perfectionner en apprenant la physique et que Einstein avait rencontré avant la théorie de la relativité.
La religiosité cosmique
Einstein écrit: » Nous devons nous contenter de reconnaître le miracle de l’intelligibilité du réel sans qu’il y ait une voix légitime pour aller au-delà. Je me vois forcé d’ajouter cela expressément afin que vous ne croyez pas que, affaibli par l’âge, je sois devenu une proie des curés. Je peux comprendre votre aversion pour le mot « religieux » pour décrire l’attitude émotionnelle et psychologique qui se révèle le plus clairement chez Spinoza. Je n’ai pas trouvé de meilleur mot que « religieux » pour la foi dans la nature rationnelle de la réalité qui est au moins partiellement accessible à la raison humaine. Dès lors que ce sentiment est perdu, la science dégénère en un empirisme dépourvu d’inspiration. Je me fiche comme de l’an 40 si les curés en battent monnaie. Il n’y a d’ailleurs pas de remède à cela ».
[26] Donc ce que Einstein appelle religieux c’est la foi dans la nature rationnelle de la réalité c’est à dire le contraire de ce qu’habituellement on appelle religieux: c’est à dire la croyance en un ordre surnaturel qui dépasse ou transcende la raison. Donc la religion dont parle Einstein ici dans un sens positif, c’est la religion de Spinoza. C’est une religion philosophique rationaliste, opposée aux religions dogmatiques des croyants. Et on retrouve cette pensée dans des propos publics tenus par Einstein. Je cite: « La science ne peut être créée que par ceux qui sont complètement imprégnés par l’aspiration vers la vérité et la compréhension. La source de ce sentiment toutefois provient de la sphère religieuse. D’elle provient la foi dans la possibilité que les lois valables pour le monde de l’existence sont rationnels c’est à dire compréhensibles à la raison. Je ne peux pas concevoir un véritable scientifique sans cette foi profonde. La situation peut être exprimée par une image: la science sans religion est boiteuse, la religion sans science est aveugle »
Donc là encore le mot « religion » est à comprendre dans son sens spinoziste, c’est à dire le contraire de ce qu’on appelle habituellement religion. Au cours d’un entretien qu’Einstein avait eu avec le prix Nobel de littérature Tagore qui était également un philosophe indien, celui-ci déclare que la beauté et la vérité sont relatives. Einstein répond: » je suis d’accord avec cette conception de la beauté mais pas de la vérité. Je ne peux pas te prouver que j’ai raison. c’est ma religion s’il y a une réalité indépendante de l’homme, il y a aussi une vérité dépendante de cette réalité et de la même façon la négation de la première engendre une négation de la seconde ». Tagore répond: « s’il devait y avoir une vérité qui n’a aucune relation sensorielle, rationnelle avec l’esprit, alors elle resterait à néant tant que nous restons des êtres humains » et Einstein rétorque « et ben je suis plus religieux que toi ». Donc on voit ici que Tagore est un spiritualiste et que Einstein est un objectiviste, matérialiste et donc ce que Einstein appelle « religieux » c’est du rationalisme et c’est du matérialisme. Mais c’est là encore du pur spinozisme puisque pour Spinoza l’esprit religieux consiste à reconnaître la vérité objective et intangible de la réalité physique matérielle.
[29] Au contraire, Spinoza nous dit que la croyance au miracle devrait conduire au doute universel et à l’athéisme. Donc si l’athéisme c’est l’empirisme sceptique, le positivisme, le nietzschéisme, le subjectivisme de Sartre ou le relativisme généralisé, alors oui Einstein n’est pas athée et dans cette définition de l’athéisme, moi non plus. Pour nous, il y a une vérité absolue objective. Il y a des invariants indépendant de l’observateur dans la théorie de la relativité. Einstein avait également répondu aux physiciens spiritualiste: « j’aime penser que la lune est là, même si je ne la regarde pas » et dès lors que l’on introduit un absolu, les sceptiques diront qu’on est dogmatique et qu’on introduit un biais.
[30] Donc dans ce sens est strictement dans ce sens, nous assumons que nous ne sommes pas comme les athées que je viens de citer et que pour nous il y a un absolu c’est à dire donc un dieu mais ce dieu qui est celui de Spinoza, c’est le dieu des rationalistes, c’est le principe qui sous-tend l’unité et la cohérence de la réalité. Grâce à lui, la ré alité n’est pas un chaos informe où tout se vaut. Il y a une vérité. Cette conception naturaliste et rationaliste contient donc un absolu que l’on peut appeler dieu, mais celui-ci n’a rien à voir avec les dogmes irrationnels associés aux religions abrahamiques, ni même avec une vague forme de déisme.
Donc oui du point de vue philosophique, Einstein n’est pas un athée, mais que les croyants ne se réjouissent pas trop vite car lorsqu’on dit cela il ne faut pas croire que sa conception laisse plus d’espacé à la croyance bien au contraire. Si au sens philosophique, Einstein n’est pas un strict athée, en revanche vis-à-vis des croyants, le spinozisme porté par Einstein représente un stade d’incroyance et de négation du bon dieu transcendant des religions, plus avancé encore que le simple athéisme.
[31] Einstein a parfois laissé entendre qu’il était agnostique mais il confond l’absence de certitude absolue, la prudence épistémologique avec l’agnosticisme. En fait, il n’est pas du tout agnostique dans ses analyses sur dieu. L’agnosticisme que certains appellent parfois athéisme faible, c’est la position de ceux qui ne trouvent pas de raison de croire mais qui respectent le concept du dieu des religions, comme une hypothèse potentiellement valable. Nous avons vu que pour Einstein le concept du bon dieu transcendant tout puissant est une absurdité. Pour lui c’est comme un rond carré. Ça n’a pas de sens. Ça n’a pas d’existence tout ça. Sur ce point, il raisonne comme les athées du siècle des lumières. Et pour Einstein non seulement le dieu des religions traditionnelles est un concept illogique, mais Einstein fait également la déconstruction de l’idée de dieu dans la psychologie humaine comme fire barre et Nietzsche. Et pourtant bien que les raisonnements clé de l’athéisme dans sa forme la plus forte soit intégrée à la pensée d’Einstein, il n’est effectivement pas athée. Il est plus profond qu’un simple athée contrairement aux athées conventionnels pour qui la métaphysique est soit inexistante, soit inaccessible. En bon spinoziste, Einstein rétablit la métaphysique. Il substitue à la métaphysique irrationnelle des croyances religieuses une métaphysique rationaliste.
Einstein s’est forgé une intuition de ce qu’est le principe fondateur de la réalité. Il ne croit pas en dieu. Il a une compréhension intuitive de ce qu’est dieu. Il n’y a donc pas de croyance. Comprendre dieu, c’est le stade ultime de l’incroyance. Là où l’athéisme conventionnel laissait un vide, le spinozisme d’Einstein comble ce vide et c’est cela qui provoque le sentiment quasi religieux qu’Einstein appelle la religiosité cosmique.
[32] Dans une de ses lettres à Solovine, il critique le point faible justement des positivistes et des athées professionnels qui ont privé le monde des dieux. En parlant des dieux, Einstein fait référence au paganisme et oui je pense que le rationalisme intégral conduit à une certaine forme de panthéisme bien plus proche de celle des païens éclairés de l’antiquité que de nos athées modernes qui ont aboli toute métaphysique. Einstein lui veut rester fidèle à ses émotions et ses questionnements d’enfants dans son rapport au réel. Il a éprouvé un sentiment d’émerveillement, d’interrogation face au mystère des choses que nous ne parvenons à comprendre qu’imparfaitement durant le court temps de nos existences finies.
[34] Einstein écrit: « La joie de contempler et de comprendre, voilà le langage que me porte la nature. S’il y a quelque chose en moi que l’on puisse appeler religieux, ce serait mon admiration sans borne pour les structures de l’univers. Le sentiment religieux engendré par l’expérience de la compréhension logique de profondes interrelations est quelque chose de différent du sentiment que l’on appelle généralement religieux. C’est plus un sentiment d’admiration pour l’ordre qui se manifeste dans l’univers matériel. »
[35] « La connaissance de l’existence de quelque chose que nous ne pouvons pas pénétrer, la manifestation de la plus profonde rationalité et de la plus radieuse beauté qui ne nous sont accessibles par notre raison que dans leurs formes les plus primitives, c’est cette connaissance et cette émotion qui constituent la véritable attitude religieuse. En ce sens et seulement en ce sens, je suis un homme profondément religieux. Je suis un non-croyant profondément religieux. C’est en quelque sorte une nouvelle forme de religion. Le savant est pénétré par le sens de la causalité universelle. Les génies religieux de toutes époques se sont distingués par ce genre de sentiments qui ne connaît pas de dogme ni de dieu conçu à l’image de l’homme, de sorte qu’il ne peut y avoir d’églises dont les enseignements sont basés sur elles. Par conséquent, c’est précisément parmi les hérétiques de tout âge que l’on trouve des hommes qui ont été remplis par le plus profond sentiment religieux et ont été dans bien des cas considérés par leurs contemporains comme des athées. Parfois aussi comme des saints. De ce point de vue, des hommes comme Démocrite, François d’Assise et Spinoza sont très proches l’un de l’autre. »
Einstein avait effectivement lu un ouvrage qui présentait François d’Assise comme un hérétique panthéiste. Je ne vais pas discuter ici de savoir si c’est le vrai ou le faux François d’Assise. Einstein le dit: « Les scientifiques travaillant sérieusement sont les seules personnes profondément religieuses et à son collègue physicien, il lui dit tant que tu pries dieu ou lui demandes une récompense, tu n’es pas religieux ».
[37] Donc ces citations montrent qu’Einstein a bien compris que le spinozisme est une religion inversée par rapport au sens traditionnel, du sens religieux, c’est une anti religion, c’est une contre religion naturaliste fondée sur des convictions rationalistes totalement opposées et ennemies des religions qui sont toutes fondées sur les croyances irrationnelles.
En conclusion, Einstein est un spinoziste comme il le répète lui-même. Il a été parfois un spinoziste flamboyant, parfois un spinoziste plus prudent, notamment après avoir été déstabilisé dans ses convictions philosophiques suite à ces échecs au congrès Solvay. Il a été parfois aussi un spinoziste maladroit dans son expression et dans le choix des mots pour le grand public. Mais il restera surtout le plus influent des spinozistes jusqu’à ce jour, celui qui a su recevoir cet héritage, le faire revivre, le moderniser et le transmettre.
***
Pour approfondir nous vous recommandons la lecture du livre de Willeime: « L’amour de la raison universelle ».
Concernant Einstein et Spinoza:
Page 190 et 191: Einstein sur Spinoza
Page 218 à 223: Einstein, Dieu et la Religiosité Cosmique
Livre disponible en accès libre: format PDF
Ou relié sur Amazon: Critiques et disponibilité sur Amazon
Einstein sur la religion juive
Bien qu’il se dise fier d’être juif, il affirme que le judaïsme ne l’impressionne pas. (Lettre à Gutkind)
« Pour moi la religion juive est, comme toutes les autres religions, l’incarnation d’une superstition primitive. »
Peuple élu, sûrement pas
« Et le peuple juif auquel j’appartiens fièrement, et à la mentalité duquel je me sens profondément ancré, n’a pas pour autant une forme de dignité différente des autres peuples. D’après mon expérience, ils ne sont pas meilleurs que les autres groupes humains, même s’ils sont protégés des pires excès par leur manque de pouvoir. Sinon je ne perçois rien d’«élu» chez eux. » Le temps
Citations d'Einstein sur dieu et les religions
sur le rejet des religions monothéistes
« Du point de vue du prêtre, je suis bien sûr et est toujours été un athée » (Lettre réponse à Guy H, Raner, du 2 juillet 1945)
« Le concept d’une âme sans corps me semble être vide et dénué de sens «
« A travers la lecture de livres de vulgarisation scientifique, je suis vite parvenu à la conviction que la plupart des histoires de la bible ne pouvaient pas être vraies » (Notes autobiographiques)
« J’ai la même opinion que Spinoza et en tant que déterministe convaincu, je n’éprouve aucune sympathie pour la conception monothéiste. Celui qui est convaincu par la loi causale régissant tout événement, ne peut absolument pas envisager l’idée d’un être intervenant dans le processus cosmique. » (Comment je vois le monde / 1934)
« Je ne peux pas imaginer un dieu qui récompense et punit l’objet de sa création. Je ne peux pas me figurer un dieu qui réglerait sa volonté sur l’expérience de la mienne. Je ne veux pas et je ne peux pas concevoir un être qui survivrait à la mort de son corps. Si de pareilles idées se développent en un esprit, je le juge faible, craintif et stupidement égoïste. La vérité religieuse ne signifie rien pour moi. » (Comment je vois le monde / 1934)
« Ce que vous avez lu sur mes convictions religieuses était un mensonge, bien sûr, un mensonge qui est répété systématiquement. Je ne crois pas en un Dieu personnel et je n’ai jamais dit le contraire de cela, je l’ai plutôt exprimé clairement. » ( « Albert Einstein : le côté humain » édité par Helen Dukas et Banesh Hoffman, lettre du 24 mars 1954)
« L’homme serait en effet bien mal loti s’il devait être retenu par la peur du châtiment et l’espoir d’une récompense après la mort. Il est donc facile de comprendre pourquoi les églises ont toujours combattu la science et persécuté ses adeptes. »Chronique d’Einstein pour le New York Times (9 novembre 1930)
« La condition des hommes s’avérerait pitoyable s’ils devaient être domptés par la peur d’un châtiment ou par l’espoir d’une récompense après la mort. » Comment je vois le monde 1934
« Dans leur lutte pour le bien éthique, les professeurs de religion doivent avoir la stature d’abandonner la doctrine d’un dieu personnel, c’est-à-dire renoncer à cette source de crainte et d’espoir qui, dans le passé, a placé un si grand pouvoir entre les mains des prêtres. Dans leur travail, ils devront se servir des forces capables de cultiver le Bien, le Vrai et le Beau dans l’humanité elle-même. C’est là, certes, une tâche plus difficile, mais incomparablement plus méritoire. » (symposium « Science, philosophie et religion » 1941)
« Je vois seulement avec grand regret que dieu punit nombre de ces enfants à cause de leurs innombrables stupidités pour lesquelles lui seul peut être tenu pour responsable. De mon point de vue, seule sa non existence pourrait l’excuser. » (Réponse à une affirmation dans une lettre: « dieu devrait punir les anglais »)
sur la définition du mot « dieu »
« Définissez-moi d’abord ce que vous entendez par dieu et je vous dirai si j’y crois »
« Le mot Dieu n’est pour moi que l’expression et le produit des faiblesses humaines, la Bible n’est qu’une collection de légendes vénérables mais tout de même assez primitives. Aucune interprétation, aussi subtile soit-elle, ne peut (pour moi) y changer quelque chose. Ces interprétations raffinées sont par nature extrêmement variées et n’ont pratiquement rien à voir avec le texte original » (Lettre de dieu, 1954)
« A propos de dieu, je ne peux accepter aucun concept fondé sur l’autorité de l’église. A ce que je me souviens, j’ai ressenti un endoctrinement de masse. Je ne crois pas à la peur de la vie, à la crainte de la mort ni à foi aveugle.«
sur l’expréssion « religion cosmique » et « dieu au sens spinozien »
« Je crois au Dieu de Spinoza, qui se révèle dans l’ordre harmonieux de ce qui existe, et non en un Dieu qui se préoccupe du sort et des actions des êtres humains. » (Déclaration publique, rapportée par United Press le 25 avril 1929)
« il me semble que l’idée d’un dieu à forme humaine est un concept que je ne peux prendre sérieusement. Je ne me sens pas non plus capable d’imaginer une volonté ou un but hors de la sphère humaine. Mes vues sont proches de Spinoza: admiration de la beauté et croyance en la simplicité logique de l’ordre et de l’harmonie que nous ne pouvons saisir qu’humblement et imparfaitement. Je pense que nous devons nous contenter de notre savoir et notre compréhension imparfaite et traiter les valeurs et les obligations morales comme un problème purement humain: le problème humain le plus important «
« Je suis fasciné par le panthéisme de Spinoza, mais j’admire plus encore sa contribution à la pensée moderne, parce qu’il est le premier philosophe qui traite l’esprit et le corps comme unité, et non comme deux choses séparées. »
« S’il y a quelque chose en moi que l’on puisse appeler « religieux » ce serait alors mon admiration sans bornes pour les structures de l’univers pour autant que notre science puisse le révéler. » ( « Albert Einstein : le côté humain » édité par Helen Dukas et Banesh Hoffman, lettre du 24 mars 1954)
« Cette conviction, liée à un sentiment profond d’une raison supérieure, se dévoilant dans le monde de l’expérience, traduit pour moi l’idée de Dieu. » (Comment je vois le monde / 1934)
« J’affirme que le sentiment religieux cosmique est le motif le plus puissant et le plus noble de la recherche scientifique. » (Idées et opinions)
« Je veux connaître les pensées de Dieu : le reste n’est que détail »
« Dieu est subtil, mais il n’est pas malveillant »
« Ce qui m’intéresse vraiment c’est de savoir si dieu avait un quelconque choix en créant le monde, c’est à dire si l’exigence de simplicité logique laisse ou non un quelconque degré de liberté »
sur l’immortalité des contributions humaines à la terre et à ses habitants
Nous, mortels, nous sommes immortels dans cette chose que nous créons en commun, contribuant à des oeuvres impérissables. « Comment je vois le monde » (1934) de Albert Einstein
sur le hasard et la mécanique quantique
» Le hasard c’est dieu qui se promène incognito » ( Variante; Hasard est le nom que Dieu prend quand il ne veut pas qu’on le reconnaisse )
» Ce qui m’intéresse vraiment c’est de savoir si dieu avait un quelconque choix en créant le monde «
» Dieu ne joue pas aux dés avec l’Univers « . Cette citation reflète le rejet d’Einstein de l’interprétation de la mécanique quantique, de sa conception du monde et d’une nature se conformant à une loi mathématique, citation qui a alimenté pas mal de confusion sur ses croyances. Houssenia
Autres
« Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton. » (Comment je vois le monde, trad. Régis Hanrion, p.119)
« La science sans religion est boiteuse, la religion sans sciences est aveugle »
« Je ne peux accepter aucun concept fondé sur l’autorité de l’église. A ce que je me souviens, j’ai ressenti un endoctrinement de masse. Je ne crois pas à la peur de la vie, à la crainte de la mort ni à foi aveugle.
Les meilleures citations d’Einstein, en vidéo
Vidéo de la chaîne YouTube » Atlas Motivation » en français de 8mn
Mais que signifie "La science sans religion est boîteuse, la religion sans sciences est aveugle"?
Your Subtitle Goes Here
Explication de Willeme (extraite de la vidéo » Einstein, Dieu et la religiosité cosmique)
Einstein écrit: « Nous devons nous contenter de reconnaître le miracle de l’intelligibilité du réel sans qu’il y ait une voix légitime pour aller au-delà. Je me vois forcé d’ajouter cela expressément afin que vous ne croyez pas que, affaibli par l’âge, je sois devenu une proie des curés. Je peux comprendre votre aversion pour le mot « religieux » pour décrire l’attitude émotionnelle et psychologique qui se révèle le plus clairement chez Spinoza. Je n’ai pas trouvé de meilleur mot que « religieux » pour la foi dans la nature rationnelle de la réalité qui est au moins partiellement accessible à la raison humaine. Dès lors que ce sentiment est perdu, la science dégénère en un empirisme dépourvu d’inspiration. Je me fiche comme de l’an 40 si les curés en battent monnaie. Il n’y a d’ailleurs pas de remède à cela ».
Donc ce que Einstein appelle religieux c’est la foi dans la nature rationnelle de la réalité c’est à dire le contraire de ce qu’habituellement on appelle religieux: c’est à dire la croyance en un ordre surnaturel qui dépasse ou transcende la raison. Donc la religion dont parle Einstein ici dans un sens positif, c’est la religion de Spinoza. C’est une religion philosophique rationaliste, opposée aux religions dogmatiques des croyants. Et on retrouve cette pensée dans des propos publics tenus par Einstein. Je cite: « La science ne peut être créée que par ceux qui sont complètement imprégnés par l’aspiration vers la vérité et la compréhension. La source de ce sentiment toutefois provient de la sphère religieuse. D’elle provient la foi dans la possibilité que les lois valables pour le monde de l’existence sont rationnels c’est à dire compréhensibles à la raison. Je ne peux pas concevoir un véritable scientifique sans cette foi profonde. La situation peut être exprimée par une image: la science sans religion est boiteuse, la religion sans science est aveugle »
Explication de: Gaspard Gouvy (L’internaute)
Cette citation veut nous faire comprendre qu’il y a un lien étroit entre science et religion. Que l’une sans l’autre ne peut pas être complète. La science cherche à découvrir le comment des choses : comment nous sommes apparus, comment la Terre orbite autour du Soleil ou, plus particulièrement pour Einstein, la relation entre temps et espace ou masse et énergie. La religion, elle, cherche et explique le pourquoi des choses : qui nous a mis ici, y a-t-il une finalité à la vie ou à l’Univers ? Pour Einstein, la religion envers un Dieu et l’exercice du culte n’étaient pas importants, mais il croyait en des lois de la Nature qui régissaient tous les évènements cosmiques, et il a consacré sa vie à comprendre le comment grâce à la science afin de découvrir ces lois et le pourquoi. Si on enlève la religion à la science, la science perd sa finalité de comprendre le comment afin de découvrir le pourquoi. Cela ne sert à rien de comprendre quelque chose s’il n’a pas de sens. On ampute la science de son but, elle devient boiteuse. Et si on enlève la science à la religion, c’est croire en quelque chose sans jamais se remettre en question, sans jamais rationaliser, sans regarder le monde qui nous entoure. On devient aveugle, naïf. C’est là que la citation prend tout son sens, quelqu’un qui ne fait que suivre ses croyances sans observer et chercher à comprendre les faits qui l’entoure s’enfermera dans sa bulle de croyance, devient aveugle. Tandis que quelqu’un qui cherche le comment des choses sans croire au fait que les choses ont un sens n’a pas de finalité. »
Liens intéressants
» La mort et après, dans la pensée d’Albert Einstein » , par M. Barone et M. Gajewska, étude en accès libre sur OpenEdition
Un peu d'humour


« La cène » par Léonard de Vinci
Dans cette version de « La Cène » en mode scientifique proposé par Nick Farrantello, nous retrouvons les plus grands savants ayant fait avancer l’humanité. Chacune des personnes sur cette photo a accompli plus pour l’humanité que n’importe lequel des personnages représentés sur le tableau original de De Vinci et qui ont surtout été la source de beaucoup de guerres
Certains critiquent l’utilisation de cette iconographie pour illuster les grands scientifiques, arguant que l’athéisme n’étant pas une religion mais une conviction, on ne doit pas adopter une iconographie religieuse représentant par excellencees les trois grandes traditions abrahamiques.
Mais ce « vol » de l’image, ce n’est rien par rapport aux « vols » du christianisme – une religion qui a enlevé Pâques aux païens, la règle d’or à Bouddha et la naissance virginale aux Égyptiens. Si on essaie de dire que l’athéisme est une religion parce que l’auteur a emprunté l’image à l’iconographie religieuse populaire, alors on pourra dire qu’Andy Warhol a emprunté à la Campbell Corporation, parce qu’il était membre de l’Église des soupes des derniers jours !
Blog Rational Crank Nick Farrantelo, auteur de ce tableau
La cène (Wikipedia)
Qui sont-ils ?
Your Subtitle Goes Here
Chacune des personnes sur cette photo a accompli plus pour l’humanité que n’importe lequel des gars de cette autre peinture. De gauche à droite, ils sont :
Galileo Galilei
Physicien, mathématicien, astronome extraordinaire et champion de la théorie copernicienne, grâce à laquelle l’homme obtient une vision claire de sa position dans l’univers. En utilisant des observations des lunes de Jupiter et des phases de Vénus, Galilée a offert la preuve que la Terre tournait autour du Soleil. Il fut le premier à observer les taches solaires, les anneaux de Saturne et les montagnes sur la lune. Steven Hawking a déclaré : « Galileo, peut-être plus que toute autre personne, est responsable de la naissance de la science moderne. » Ce n’est qu’en 1992 que le pape Jean-Paul II a admis que la décision de l’Église contre Galilée était peut-être une erreur.
Marie Skłodowska Curie
Physicienne, chimiste, elle a été la première personne honorée de 2 prix Nobel; l’une pour son travail de pionnière dans le domaine de la radioactivité, l’autre en chimie. Elle a créé la théorie de la radioactivité , développé des techniques pour isoler les isotopes et découvert deux nouveaux éléments. Pendant la Première Guerre mondiale, Curie a développé l’innovation des rayons X pour aider les chirurgiens à localiser et à retirer les balles sur le champ de bataille. Même avec toutes ces réalisations, il est difficile de trouver une photo d’elle souriante.
J. Robert Oppenheimer
hysicien, directeur scientifique du projet Manhattan. Bien qu’il soit connu comme le « père de la bombe atomique », il est important de se rappeler que c’est l’utilisation de cette arme pendant la Seconde Guerre mondiale qui a raccourci la guerre de plusieurs années, sauvant ainsi d’innombrables vies. Après la guerre, Oppenheimer est devenu un fervent partisan de la non-prolifération nucléaire. À cause de cela, son habilitation de sécurité a été révoquée et il a été mis sur liste noire par la foule de McCarthy.
Isaac Newton
Le physicien, considéré par beaucoup comme l’une des personnes les plus influentes de l’histoire, Newton, a découvert la loi de la gravité et les trois lois du mouvement. Il a construit le premier télescope à réflexion, co-développé le calcul et développé une théorie de la couleur, basée sur l’observation que la lumière blanche peut être décomposée en couleurs primaires. Est-ce assez !
Louis Pasteur
Chimiste et microbiologiste, ses travaux ont conduit à des percées dans la lutte ou la prévention de maladies telles que l’anthrax, le choléra du poulet et les maladies du ver à soie. Il a créé le premier vaccin contre la rage et ses expériences ont fourni des preuves observables pour la théorie des germes. Il est considéré comme l’un des fondateurs de la microbiologie et son processus de pasteurisation nous a tous donné quelque chose pour laver nos Oreos.
Stephen Hawking
Physicien théorique, il est connu pour ses contributions aux domaines de la cosmologie et de la gravité quantique, auteur de A Brief History of Time et, jusqu’en 2009, professeur de mathématiques à l’Université de Cambridge. Hawking a calculé que les trous noirs, loin d’être indétectables, créent et émettent des rayons X, connus aujourd’hui sous le nom de Hawking Radiation , jusqu’à ce qu’ils épuisent leur énergie et finissent par s’évaporer. Il a également fait beaucoup d’autres trucs de physique quantique qui sont difficiles à comprendre. Cherchez-le sur Wikipédia.
Albert Einstein
En plus de posséder une chaîne de magasins de bagels, Einstein était un physicien théorique. Ses contributions incluent la théorie restreinte de la relativité qui a proposé que tout mouvement est relatif et qu’il n’y a pas d’état de repos absolu. De plus, il a formulé sa théorie générale de la relativité qui décrit la gravité non pas comme une force mais comme une courbure de l’espace/temps. Pour ses nombreuses contributions, Einstein a reçu un prix Nobel. Son travail révolutionnaire a jeté les bases de la physique quantique moderne et, à ce jour, sa coiffure établit toujours la norme pour tous les autres scientifiques.
Carl Sagan
Entrant au numéro deux pour les beaux cheveux, Sagan était un astronome et un astrochimiste. Bien que ses réalisations scientifiques se concentrent sur la composition chimique des planètes de notre système solaire, il est surtout connu pour sa vulgarisation scientifique. Il est co-scénariste de la série télévisée Cosmos, l’émission PBS la plus regardée de l’histoire. Ses autres livres incluent Pale Blue Dot , Contact et The Demon Haunted World (faites-vous une faveur et lisez celui-là).
Thomas Edison
Inventeur, homme d’affaires et « magicien de Menlo Park ». Il a été le premier à appliquer les techniques de production modernes au processus d’invention. Avec 1 093 brevets, ses inventions comprennent le phonographe, la caméra cinématographique, le téléscripteur universel, le scotch, le télégraphe sans fil pour communiquer avec les navires en mer, les piles alcalines, le dictaphone et le train électrique. Ai-je oublié quelque chose ?
Aristote
Philosophe grec, connu comme le père de la science, ses écrits contiennent la première étude formelle connue de la logique. Contrairement à son professeur, Platon, Aristote a mis l’accent sur le monde physique et non sur les cieux. Il a estimé que la connaissance pouvait être acquise en étudiant l’univers observable. Sa branche de la philosophie, qui mettait l’accent sur l’examen de la nature, a conduit à la naissance de la physique, de la biologie, de la médecine et de presque toutes les autres sciences naturelles. IL A INVENTÉ LA LOGIQUE POUR L’AMOUR DE DIEU.
Dr Neil deGrasse Tyson
Astrophysicien et directeur du planétarium Hayden, Tyson est un auteur à succès et un grand vulgarisateur de la science, apparaissant dans de nombreuses émissions de télévision et de radio. En 2004, il a animé la mini-série Originssur PBS. Il a reçu la NASA Distinguished Public Service Medal, la plus haute distinction qu’un civil puisse recevoir de l’agence. Il est actuellement l’hôte de Nova Science Now et est l’habilleur le plus vif de tous les scientifiques représentés ici.
Richard Dawkins
Biologiste de l’évolution, anciennement professeur de compréhension publique des sciences à Oxford, Dawkins a popularisé et fait progresser notre compréhension de l’évolution grâce à ses livres The Selfish Gene et The Extended Phenotype . Il est également l’un des principaux partisans de la science et du rationalisme, et a personnellement mâché et recraché les créationnistes et les partisans du design intelligent à travers de nombreux essais, débats et son livre The God Delusion .
Charles Darwin
L’un des quatre géants sur cette page, (les trois autres étant Galilée, Newton et Einstein) Darwin a découvert le mécanisme par lequel l’évolution se produit, à savoir la sélection naturelle. Grâce à lui, nous savons que toutes les espèces de vie sur terre ont évolué au fil du temps à partir d’ancêtres communs. Rien en biologie n’a de sens si ce n’est à la lumière de l’évolution.
Source: RationalCrank, Nick Farrantello
Qui manquent ?
Your Subtitle Goes Here
Dommage qu’il n’y ait eu que treize places. Dificile de virer quelqu’un, pour en mettre un autre! Nous aurions besoin d’une plus grande table.
On peut penser à
Rosalind Elsie Franklin, la femme responsable d’une grande partie de la recherche génétique qui a conduit Watson et Crick à découvrir l’ADN
Vivien Thomas, le chirurgien afro-américain qui a été le pionnier de la chirurgie cardiaque
Michio Kaku, le physicien théoricien à l’origine de la théorie des cordes
Nicola Tesla
Alessandro Volta, celui qui a inventé la batterie
Ramanujan
Alexander Fleming
Georges Lemaitre qui a formulé le premier l’hypothèse du « Big Bang » sur l’origine de l’univers
Neils Bohr, pour sa part, dont le modèle de l’atome a vraiment été le catalyseur de toute la chimie moderne. Faraday et Maxwell frappent à la porte. Feynman. Et, pour mon argent, Von Neumann ou Turing, qui ont ouvert la voie au monde numérique.
Hubble
Frege et Russell, les pères de la logique moderne
Turing.
de l’antiquité: et auteur du tableau original Léonard de Vinci
Heisenberg
Planck
et sans doute bien d’autres…
Une seule femme!, où sont les personnes de couleur? les noirs? les arabes? les asiatiques?
Your Subtitle Goes Here
Quelques commentaires de wokists anonymes:
– ce serait tellement mieux s’il y avait plus de femmes et de personnes de couleur dessus
– Cette fresque est si politiquement incorrecte ? Où sont les femmes (doivent être en nombre égal aux hommes), où sont les transgenres ? Qu’en est-il des islamistes (vous ne voulez sûrement pas être accusé d’islamophobie, n’est-ce pas) ? Il n’y a pas un seul Zambien – cela signifie-t-il que vous avez un parti pris contre les Zambiens ?
– Comme vous pouvez le voir, il y a beaucoup de choses politiquement erronées avec la peinture murale et il vous incombe d’apporter les corrections nécessaires afin que le sectarisme et la mondialisation puissent être prévenus.
– Et pourquoi Dawkins ? Dawkins est tristement célèbre pour avoir affirmé que l’islam n’est pas une religion éprise de liberté et de démocratie, de paix et d’égalité des sexes. Mes amis progressistes de gauche considèrent Dawkins comme un bigot, parce qu’il est anti-islam, même s’ils apprécient qu’il soit anti-christianisme, mais cela ne s’invente pas.
Réponse: Comment un groupe de seulement 13 personnes peut-il avoir un représentant de chaque identité ?