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Rimbaud

Immense poète transgressif et surréaliste

Rimbaud, dieu et la religion

 

Dieu: Rejeté comme illusion et tyran moral

Église / religion:  Institution morte, étouffante

Foi personnelle: D’abord brisée, puis remplacée par une quête intérieure sans Dieu

 

Rimbaud rompt violemment avec la foi chrétienne qu’il juge étouffante et mensongère. Il rejette dieu comme une illusion morale et l’Église comme une institution morte. Sa révolte le conduit à chercher, par la poésie, une vérité absolue sans transcendance. Cette quête se transforme en désillusion et en silence : après Une Saison en enfer, il abandonne la poésie et tout espoir de salut spirituel.
Arthur Rimbaud fut l’un des premiers poètes à briser, avec une audace totale, les chaînes spirituelles de son temps. Par sa lucidité et sa fureur, il a dénoncé les illusions religieuses qui étouffent la vie et la liberté intérieure. Son œuvre, flamboyante et insoumise, a ouvert la voie à une spiritualité sans dieu, à une quête de vérité pure, dénuée de dogme. En refusant toute consolation céleste, Rimbaud a fait de la poésie un acte de libération — un cri d’homme debout face au vide.

Révolte et fascination

photo rimbaud par Henri Fantin Latour

Extrait du tableau d’Henri Fantin-Latour  » Coin de table »

Arthur Rimbaud entretenait une relation complexe avec la religion, marquée par la révolte, le rejet, mais aussi par des moments de fascination. Il a souvent attaqué le christianisme et les dogmes. Mais Il serait réducteur de le qualifier simplement d’anti-religieux au sens militant du terme. Il rejetait le christianisme dogmatique, mais il était en quête d’une forme de spiritualité, explorant des visions mystiques et cherchant un « au-delà ». Son rapport à la foi était donc ambivalent : à la fois rejet et fascination.

 

Jeunesse et rejet du christianisme

Rimbaud a grandi dans un environnement catholique strict sous l’influence de sa mère autoritaire. Très tôt, il rejette cette éducation religieuse et exprime une violente hostilité envers l’Église et la morale chrétienne. Dans « Une saison en enfer » (1873), il écrit :« Quand je m’éveillerai, le Christ est-il soleil ? » Il tourne la religion en dérision dans des poèmes provocateurs comme « Les Premières Communions » et « L’Évangeliste », où il attaque violemment le clergé et les croyances chrétiennes.

Quête d’un absolu spirituel

Malgré son rejet du christianisme institutionnel, Rimbaud reste obsédé par la question de l’Absolu et de la spiritualité. Dans « Une saison en enfer », il exprime une forme de mysticisme personnel :« Par l’esprit on va à Dieu ! ». Il ne renie pas l’idée d’une transcendance mais refuse les dogmes. Son célèbre vers « La vraie vie est absente » évoque une soif d’ailleurs, une quête métaphysique qui résonne avec des traditions mystiques comme le soufisme ou la gnose.

Rimbaud et son rejet du dogme et du clergé

Arthur Rimbaud a souvent critiqué la religion, en particulier le christianisme, dans ses poèmes et écrits. Voici quelques passages marquants où il exprime son rejet du dogme et du clergé. Il dénonce :

  • L’hypocrisie du clergé et des fidèles.
  • L’aliénation imposée par le christianisme dès l’enfance.
  • La religion qui freine la liberté et les instincts humains.

Son rejet du christianisme est surtout visible dans Une saison en enfer, qui marque une rupture avec la foi imposée par son éducation.

1. Les Premières Communions (1871)

Ce poème attaque la cérémonie religieuse de la communion et tourne en dérision la foi des jeunes communiantes :

« La blanche fille aux tresses fines
Dans l’odeur des vergers et des bois résineux,
Va, frêle, sous la robe en lin blanc qui l’affine ;
Une pâleur de cierge attendrit ses grands yeux. »

Ici, il critique l’innocence factice et l’hypocrisie des rites religieux.

« Ô Jésus ! je voudrais marcher dans les chemins
Où vont ces pauvres filles aux corsets d’indienne ;
Leur pieux babil fait un charme triste aux gamins ;
Elles ont des douceurs idiotes et chiennes. »

Il tourne en dérision la piété des jeunes filles en les comparant à des êtres soumis et naïfs.

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Poème "Les premières communions"

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I

Vraiment, c’est bête, ces églises de villages
Où quinze laids marmots, encrassant les piliers,
Écoutent, grasseyant les divins babillages,
Un noir grotesque dont fermentent les souliers.
Mais le soleil éveille, à travers les feuillages,
Les vieilles couleurs des vitraux ensoleillés,

La pierre sent toujours la terre maternelle,
Vous verrez des monceaux de ces cailloux terreux
Dans la campagne en rut qui frémit, solennelle,
Portant, près des blés lourds, dans les sentiers séreux,
Ces arbrisseaux brûlés où bleuit la prunelle,
Des nœuds de mûriers noirs et de rosiers furieux.

Tous les cent ans on rend ces granges respectables
Par un badigeon d’eau bleue et de lait caillé.
Si des mysticités grotesques sont notables
Près de la Notre-Dame ou du saint empaillé,
Des mouches sentant bon l’auberge et les étables
Se gorgent de cire au plancher ensoleillé.

L’enfant se doit surtout à la maison, famille
Des soins naïfs, des bons travaux abrutissants.
Ils sortent, oubliant que la peau leur fourmille
Où le Prêtre du Christ plaqua ses doigts puissants.
On paie au Prêtre un toit ombré d’une charmille
Pour qu’il laisse au soleil tous ces fronts bruissants.

Le premier habit noir, le plus beau jour de tartes
Sous le Napoléon ou le Petit Tambour,
Quelque enluminure où les Josephs et les Marthes
Tirent la langue avec un excessif amour
Et qui joindront aux jours de science deux cartes,
Ces deux seuls souvenirs lui restent du grand jour.

Les filles vont toujours à l’église, contentes
De s’entendre appeler garces par les garçons
Qui font du genre, après messe et vêpres chantantes,
Eux, qui sont destinés au chic des garnisons,
Ils narguent au café les maisons importantes,
Blousés neuf et gueulant d’effroyables chansons.

Cependant le curé choisit, pour les enfances,
Des dessins ; dans son clos, les vêpres dites, quand
L’air s’emplit du lointain nasillement des danses,
Il se sent, en dépit des célestes défenses.
Les doigts de pied ravis et le mollet marquant…
— La nuit vient, noir pirate aux ciel noir débarquant.

II

Le prêtre a distingué, parmi les catéchistes
Congrégés des faubourgs ou des riches quartiers,
Cette petite fille inconnue, aux yeux tristes,
Front jaune. Ses parents semblent de doux portiers.
Au grand jour, la marquant parmi les catéchistes,
Dieu fera, sur son front, neiger ses bénitiers.

La veille du grand jour, l’enfant se fait malade
Mieux qu’à l’église haute aux funèbres rumeurs.
D’abord le frisson vient, le lit n’étant pas fade,
Un frisson surhumain qui retourne : Je meurs…

Et, comme un vol d’amour fait à ses sœurs stupides,
Elle compte, abattue et les mains sur son cœur,
Ses Anges, ses Jésus et ses Vierges nitides,
Et, calmement, son âme a bu tout son vainqueur.

Adonaï !… — Dans les terminaisons latines
Des cieux moirés de vert baignent les Fronts vermeils
Et tachés du sang pur des célestes poitrines,
De grands linges neigeux tombent sur les soleils.

Pour ses virginités présentes et futures
Elle mord aux fraîcheurs de ta Rémission ;
Mais plus que les lys d’eau, plus que les confitures
Tes pardons sont glacés, ô Reine de Sion.

III

Puis la Vierge n’est plus que la Vierge du livre ;
Les mystiques élans se cassent quelquefois,
Et vient la pauvreté des images que cuivre
L’ennui, l’enluminure atroce et les vieux bois.

Des curiosités vaguement impudiques
Épouvantent le rêve aux chastes bleuités
Qui sont surpris autour des célestes tuniques
Du linge dont Jésus voile ses nudités.

Elle veut, elle veut pourtant, l’âme en détresse,
Le front dans l’oreiller creusé par les cris sourds,
Prolonger les éclairs suprêmes de tendresse
Et bave… — L’ombre emplit les maisons et les cours,

Et l’enfant ne peut plus. Elle s’agite et cambre
Les reins, et d’une main ouvre le rideau bleu
Pour amener un peu la fraîcheur de la chambre
Sous le drap, vers son ventre et sa poitrine en feu.

IV

À son réveil, — minuit, — la fenêtre était blanche
Devant le soleil bleu des rideaux illunés ;
La vision la prit des langueurs du Dimanche,
Elle avait rêvé rouge. Elle saigna du nez,

Et se sentant bien chaste et pleine de faiblesse,
Pour savourer en Dieu son amour revenant,
Elle eut soif de la nuit où s’exalte et s’abaisse
Le cœur, sous l’œil des cieux doux, en les devinant ;

De la nuit, Vierge-Mère impalpable, qui baigne
Tous les jeunes émois de ses silences gris ;
Elle eut soif de la nuit forte où le cœur qui saigne
Écoute sans témoin sa révolte sans cris.

Et, faisant la victime et la petite épouse,
Son étoile la vit, une chandelle aux doigts,
Descendre dans la cour où séchait une blouse,
Spectre blanc, et lever les spectres noirs des toits.

V

Elle passa sa nuit Sainte dans des latrines.
Vers la chandelle, aux trous du toit, coulait l’air blanc,
Et quelque vigne folle aux noirceurs purpurines
En deçà d’une cour voisine s’écroulant.

La lucarne faisait un cœur de lueur vive
Dans la cour où les cieux bas plaquaient d’ors vermeils
Les vitres ; les pavés puant l’eau de lessive
Souffraient l’ombre des toits bordés de noirs sommeils.

VI

Qui dira ces langueurs et ces pitiés immondes
Et ce qu’il lui viendra de haine, ô sales fous,
Dont le travail divin déforme encore les mondes
Quand la lèpre, à la fin, rongera ce corps doux,

Et quand, ayant rentré tous ces nœuds d’hystéries
Elle verra, sous les tristesses du bonheur,
L’amant rêver au blanc million des Maries
Au matin de la nuit d’amour, avec douleur !

VII

Sais-tu que je t’ai fait mourir ? J’ai pris ta bouche,
Ton cœur, tout ce qu’on a, tout ce que vous avez,
Et moi je suis malade. Oh ! je veux qu’on me couche
Parmi les Morts des eaux nocturnes abreuvés !

J’étais bien jeune, et Christ a souillé mes haleines,
Il me bonda jusqu’à la gorge de dégoûts ;
Tu baisais mes cheveux profonds comme les laines,
Et je me laissais faire !… Oh ! va… c’est bon pour vous,

Hommes ! qui songez peu que la plus amoureuse
Est, dans sa conscience, aux ignobles terreurs
La plus prostituée et la plus douloureuse
Et que tous nos élans vers vous sont des erreurs.

Car ma communion première est bien passée !
Tes baisers, je ne puis jamais les avoir bus.
Et mon cœur et ma chair par ta chair embrassée
Fourmillent du baiser putride de Jésus

VIII

Alors l’âme pourrie et l’âme désolée
Sentiront ruisseler tes malédictions.
— Ils avaient couché sur ta haine inviolée,
Échappés, pour la mort, des justes passions.

Christ, ô Christ, éternel voleur des énergies,
Dieu qui, pour deux mille ans, vouas, à ta pâleur,
Cloués au sol, de honte et de céphalalgies,
Ou renversés, les fronts des Femmes de douleur.

Juillet 1871

2. Une saison en enfer (1873)

 

Ce texte en prose est rempli de passages où Rimbaud exprime sa révolte contre la religion :

« Quand je m’éveillerai, le Christ est-il soleil ? »

Cette phrase traduit son désenchantement face à la foi qu’il a connue enfant.. Il se moque de l’idée d’une rédemption chrétienne et exprime ses doutes sur la foi.

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Plus d'info sur "Quand je m’éveillerai, le Christ est-il soleil ?"

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La phrase de Rimbaud « Quand je m’éveillerai, le Christ est-il soleil ? » exprime une interrogation profonde sur la nature du divin et son rapport à la lumière, à la révélation et à la spiritualité. Rimbaud associe souvent le soleil à une force créatrice, à l’amour universel, voire à une forme de révélation ou d’illumination qui transcende la simple foi chrétienne et tend vers une expérience mystique ou panthéiste.[1][2][3]

Sens littéral et symbolique

Dans ses poèmes, le soleil représente davantage que l’astre physique : il incarne l’aspiration à une lumière intérieure, à une vérité spirituelle ou absolue. La question « le Christ est-il soleil ? » revient alors à se demander si, au réveil d’une expérience spirituelle ou poétique, le Christ serait perçu non plus comme une figure religieuse traditionnelle, mais comme la manifestation universelle d’une lumière, d’une énergie vitale, source d’amour et d’illumination intérieure.[2][3][1]

Contexte rimbaldien

Chez Rimbaud, la quête de sens dépasse les cadres religieux institués ; il recherche un état de « grâce » où l’âme s’ouvre à l’infini, se confond avec la nature et l’absolu, dans une extase proche du mysticisme. Ce type de vers met en question la figure du Christ comme unique médiateur divin, et explore une rêverie où la lumière du soleil, celle du Christ, et l’expérience mystique ne feraient qu’un.[3][1][2]

En résumé, Rimbaud pose la question de la possibilité d’une révélation universelle, où le divin serait assimilé à la lumière, rayonnant sur tous, bien au-delà des dogmes et des limites de la religion chrétienne traditionnelle.[1][2][3]

Sources

1 https://www.poetica.fr/poeme-651/arthur-rimbaud-eternite/

2 https://books.openedition.org/pur/38188

3 https://lespetitesanalyses.com/litterature/cahiers-de-douai/analyse-des-poemes/sensation/

4 https://commentairecompose.fr/sensation-rimbaud/

5 https://www.youtube.com/watch?v=jejwfFMDF0Q

6 http://rimbaudexplique.free.fr/poemes/soleiletchair.html

7 https://www.gutenberg.org/files/56708/56708-h/56708-h.htm

8 http://mezaille.chez.com/rimbal.htm

9 https://www.pileface.com/sollers/pdf/Claudel préface Rimbaud.pdf

10 https://littpo.fr/2020/12/16/sensation-de-rimbaud/

11 https://www.moncarnetdelecture.com/poeacutesie/soleil-et-chair-i-cahiers-de-douai-arthur-rimbaud

12 https://www.comptoirlitteraire.com/docs/553-rimbaud-lettres-du-voyant-.pdf

13 https://www.mediaclasse.fr/lectures/195

14 https://www.mediaclasse.fr/lectures/672

15 https://www.mediaclasse.fr/lectures/670

16 http://abardel.free.fr/petite_anthologie/sensation_commentaire.htm

17 https://www.studocu.com/fr/document/lycee-saint-paul-lille/francais/soleil-et-chair-rimbaud/122111223

18 http://paintedplates.blogspot.com/2025/04/une-source-insoupconnee-au-poeme.html?m=1

« J’ai horreur de tous les métiers. Maîtres et ouvriers, tous paysans, ignobles. La main à plume vaut la main à charrue – Quel siècle à mains ! – Je n’aurai jamais ma main. »

Cette critique générale de la société englobe aussi la religion, vue comme un instrument de contrôle.

« Je suis esclave de mon baptême. Parents, vous avez fait mon malheur et vous avez fait le vôtre. »

Ici, il reproche à ses parents (surtout sa mère très pieuse) de lui avoir imposé une religion qu’il rejette.

« Nous allons à l’Esprit. C’est très certain, c’est oracle, ce que je dis. Je comprends, et ne sachant m’expliquer sans paroles païennes, je voudrais me taire. »

« Dieu fait ma force et je loue Dieu… »

« La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde. »

« Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes. »

Ces vers traduisent la quête intérieure de Rimbaud, tiraillé entre mysticisme, rejet des dogmes religieux et une volonté d’atteindre une forme d’absolu. Il semble osciller entre une tentation du sacré et une profonde désillusion. Si certains ont vu dans ces phrases une influence islam soufiste, cela reste une interprétation. Rimbaud n’avait pas encore voyagé en Afrique lorsqu’il a écrit « Une saison en enfer », et son rapport à la spiritualité s’inscrit plutôt dans une tradition occidentale de quête mystique et de révolte existentielle.

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Plus d'info sur "Une saison en enfer"

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La vision religieuse de Rimbaud dans Une Saison en enfer est l’un des aspects les plus profonds et les plus fascinants de son œuvre.
Voici une synthèse claire et complète, en trois temps : rupture, crise, dépassement.


 1. Rupture avec la foi chrétienne

Dans Une Saison en enfer (1873), Rimbaud règle ses comptes avec le christianisme, qu’il a connu enfant dans une éducation très pieuse (sa mère était extrêmement religieuse).

« La prière me bouffait la vie. » (Nuit de l’enfer)

👉 Cette phrase traduit le sentiment d’étouffement, d’enfermement spirituel.
Il rejette :

  • la culpabilité chrétienne (« Je suis de race inférieure de toute éternité »),

  • la morale de sacrifice et de repentir,

  • la figure d’un Dieu dominateur, qui impose des règles et punit.

Il accuse la religion d’avoir bridé la vie et la liberté :

« J’ai voulu dire ce que c’est que l’enfer. Et je n’y retournerai plus. »

Cette rupture est totale : l’Église ne peut plus “l’engraisser”, car il ne nourrit plus sa vie de ses croyances.


2. Crise et révolte spirituelle

Mais Rimbaud ne devient pas un simple athée au sens moderne.
Il passe par une crise mystique inversée : il ne nie pas Dieu, il le met en procès.

« La main à plume vaut la main à charrue. — Quel siècle à mains ! »
— (Mauvais sang)

Il se veut voyant, c’est-à-dire quelqu’un qui cherche à “voir” au-delà des illusions religieuses.
Mais en cherchant la vérité absolue sans Dieu, il découvre l’enfer intérieur :

« Je me crois en enfer, donc j’y suis. »

👉 C’est la phase de révolte luciférienne : il rejette Dieu non par indifférence, mais parce qu’il veut prendre sa place, être créateur lui-même.


3. Dépassement et désillusion

À la fin de Une Saison en enfer, il constate l’échec de cette révolte et de sa quête spirituelle :

« Adieu… l’automne déjà ! […] La charité est cette clef. — Cette inspiration prouve que j’ai rêvé ! »

👉 Il reconnaît que sa tentative de devenir “voyant”, de trouver un absolu par lui-même, a échoué.
Il reste une nostalgie du sacré, mais dépouillée de toute foi religieuse.
Rimbaud n’est plus croyant, mais il reste habité par le besoin de transcendance.
C’est ce qui rend sa “sortie de la religion” si poignante : elle n’est pas froide ni indifférente, mais douloureuse et lucide.

3. Les pauvres à l’église

« Et tous, bavant la foi mendiante et stupide,
Récitent la complainte infinie à Jésus
Qui rêve en haut, jauni par le vitrail livide,
Loin des maigres mauvais et des méchants pansus, »

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Critique sociale et dénonciation de l’hypocrisie de la société et de l’Église

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Le message principal du poème « Les Pauvres à l’église » de Rimbaud est une critique sociale et une dénonciation de l’hypocrisie de la société et de l’Église face à la misère des pauvres. Rimbaud décrit les pauvres entassés dans les coins de l’église, assimilés à des animaux, humiliés et marginalisés, tandis que l’Église, somptueuse et riche, leur accorde peu de place. Leur foi et leurs prières apparaissent à la fois pathétiques et têtues, comme si elles ne pouvaient rien vraiment changer à leur sort.[1][2][3]

Satire de la société et de l’Église

Le poète oppose l’humilité et la misère du peuple à l’indifférence des “dames des quartiers distingués”, soulignant l’écart social et la superficialité des pratiques religieuses bourgeoises. La communauté réunie autour du culte est traversée par l’injustice : même dans l’église, les pauvres restent exclus et ridiculisés, alors que les riches affichent une piété ostentatoire, pour la forme.[3][1]

Dénonciation et révolte

À travers ce tableau, Rimbaud exprime sa révolte contre la religion vue comme un instrument de domination et d’injustice sociale : il nie la possibilité d’un véritable réconfort dans la foi pour les plus démunis et dépeint l’oraison comme une “farce”, une hypocrisie qui masque l’absence d’espoir réel. Ce poème révèle la fonction de l’écriture poétique chez Rimbaud, qui choisit la satire et la dénonciation sociale pour défendre les plus fragiles.[1][3]

Sources

1 https://www.bacdefrancais.net/les-pauvres-a-l-eglise.php

2 https://bacdefrancais.net/les-pauvres-a-l-eglise.php

3 https://www.dubrevetaubac.fr/blog/les-oraux-de-francais/conclusion-et-ouvertures-possibles-sur-les-pauvres-a-l-eglise-rimbaud-fonction-de-l-ecriture-poetique-et-denonciation-de-la-religion.html

4 https://www.etudes-litteraires.com/forum/d/49681-49681

5 http://rimbaudexplique.free.fr/poemes/pauvres.html

https://www.gloria-lauzanne-cours-de-francais.fr/2023/11/27/analyse-du-poème-de-rimbaud-les-pauvres-à-l-église/

7 https://www.poetica.fr/poeme-1991/arthur-rimbaud-les-pauvres-a-eglise/

8 https://www.speakerty.com/arthur-rimbaud/les-pauvres-a-l-eglise/

9 https://paintedplates.blogspot.com/2013/07/les-clefs-pour-lire-rimbaud-poeme-par.html?m=0

10 https://www.bonjourpoesie.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/arthur_rimbaud/les_pauvres_a_leglise

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Poème "Les pauvres à l'église"

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Parqués entre des bancs de chêne, aux coins d’église
Qu’attiédit puamment leur souffle, tous leurs yeux
Vers le chœur ruisselant d’orrie et la maîtrise
Aux vingt gueules gueulant les cantiques pieux ;

Comme un parfum de pain humant l’odeur de cire,
Heureux, humiliés comme des chiens battus,
Les Pauvres au bon Dieu, le patron et le sire,
Tendent leurs oremus risibles et têtus.

Aux femmes, c’est bien bon de faire des bancs lisses,
Après les six jours noirs où Dieu les fait souffrir !
Elles bercent, tordus dans d’étranges pelisses,
Des espèces d’enfants qui pleurent à mourir :

Leurs seins crasseux dehors, ces mangeuses de soupe,
Une prière aux yeux et ne priant jamais,
Regardent parader mauvaisement un groupe
De gamines avec leurs chapeaux déformés.

Dehors, le froid, la faim, l’homme en ribote :
C’est bon. Encore une heure ; après, les maux sans noms !
— Cependant, alentour, geint, nasille, chuchote
Une collection de vieilles à fanons ;

Ces effarés y sont et ces épileptiques
Dont on se détournait hier aux carrefours ;
Et, fringalant du nez dans des missels antiques
Ces aveugles qu’un chien introduit dans les cours.

Et tous, bavant la foi mendiante et stupide,
Récitent la complainte infinie à Jésus
Qui rêve en haut, jauni par le vitrail livide,
Loin des maigres mauvais et des méchants pansus,

Loin des senteurs de viande et d’étoffes moisies,
Farce prostrée et sombre aux gestes repoussants ;
— Et l’oraison fleurit d’expressions choisies,
Et les mysticités prennent des tons pressants,

Quand, des nefs où périt le soleil, plis de soie
Banals, sourires verts, les Dames des quartiers
Distingués, — ô Jésus ! — les malades du foie
Font baiser leurs longs doigts jaunes aux bénitiers.

1871

La prétendue conversion de Rimbaud à l'islam

Il n’existe aucun document, aucune preuve formelle qu’Arthur Rimbaud se soit converti à l’islam. Il a vécu parmi des musulmans et aurait pu être influencé par leur foi. L’affirmation selon laquelle il aurait embrassé la foi musulmane repose davantage sur des spéculations que sur des faits avérés.

Rimbaud et l’islam : ce que l’on sait

Séjour à Harar et contact avec l’islam : Rimbaud a passé plusieurs années en Afrique, notamment à Harar (actuelle Éthiopie), où il a vécu au contact de la culture musulmane. Il parlait probablement un peu d’arabe et connaissait les coutumes locales, mais cela ne signifie pas qu’il s’est converti.

Absence de témoignages directs : Ni dans ses lettres ni dans les témoignages de ses contemporains (dont sa sœur Isabelle, qui l’a accompagné à Marseille sur son lit de mort en 1891), il n’est mentionné une conversion officielle.

Origine de cette rumeur

Certains auteurs et biographes ont spéculé sur une possible sympathie de Rimbaud pour l’islam en raison de son immersion dans des sociétés musulmanes.

Son rejet du catholicisme dans sa jeunesse et son esprit aventurier ont alimenté ces interprétations.

Mais aucune source historique ne vient confirmer une conversion formelle.

Fin de vie : retour vers la religion ?

Sa sœur, Isabelle Rimbaud, très catholique, rapporte dans ses lettres qu’il aurait évoqué dieu et exprimé une certaine ferveur spirituelle. Sur son lit de mort en 1891, elle a fait venir un prêtre (sans doute sans son autorisation?) et a affirmé qu’il aurait retrouvé une forme de foi chrétienne et aurait exprimé des regrets. Mais ce témoignage est contestable et contesté, car Isabelle était très pieuse et aurait pu embellir les choses, sous la pression d’une famille très catholique qui ne devait pas apprécier ce « mouton noir ».

Vidéos

Arthur Rimbaud, le prodige

Arthur Rimbaud (1854-1891) incarne la poésie et la révolte. Après avoir écrit très jeune une œuvre qui émerveille ses contemporains, il tourne le dos à la poésie vers l’âge de 20 ans. On trouvera sa trace ensuite un peu partout en Europe, puis dans la corne de l’Afrique où il se lance dans les affaires sans grand succès, mais avec détermination. Malade, il reviendra en France pour se soigner et mourra à l’âge de 37 ans. Mais qu’est-ce qui fait le caractère prodigieux de l’œuvre de Rimbaud adolescent ? Cette vidéo essaie de retracer brièvement sa maturation poétique jusqu’à son arrivée à Paris, où il fit sensation.

Vidéo de la Chaine YouTube  » La littérature française autrement » de 9 min, en français

Arthur Rimbaud – Grand Ecrivain (1854-1891)

Poète mythique, visionnaire et éternel révolté, Rimbaud réussit en moins de trois ans à illuminer le monde de la poésie.

Vidéo de la Chaine YouTube  » Culture Tube  » de 28 min, en français

Pourquoi personne n’aimait Rimbaud de son vivant ?

Le parcours de « la reconnaissance de Rimbaud » : de ses débuts avec un lectorat très limité, à la façon dont sa gloire posthume s’est orchestrée.

Vidéo de la Chaine YouTube  » L’écrivaillon  » de 23 min, en français

Film Rimbaud Verlaine (Total Eclipse)

Allociné

Bande annonce Vidéo de la Chaine YouTube  » Cinemaetcie  » de 2 min, en français

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