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L’esclavage dans les mondes musulmans
Des premières traites aux traumatismes
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Date de parution
Au cours de la dernière décennie, la présence de certaines formes d’« esclavage moderne » en Libye ou au Qatar a été fortement médiatisée, donnant matière à une série de controverses sur la traite d’esclaves au sein des mondes musulmans. Cet ouvrage de M’hamed Oualdi s’attache à ébranler les représentations erronées qui entourent ce phénomène historique. L’historien réfute le lieu commun qui voudrait que l’esclavage soit tabou au sein des sociétés musulmanes contemporaines. Il souligne la diversité des traites qui prennent place depuis la période médiévale au sein des mondes musulmans, loin de la vision homogénéisante d’un esclavage « islamique » unifié.
M’hamed Oualdi remet ainsi en cause les historiographies cherchant à comparer cette forme d’esclavage à la traite atlantique dans le but de relativiser la gravité historique de cette dernière. Pour ce faire, il décrit la pluralité des fonctions exercées par les esclaves au sein des mondes musulmans. En se concentrant ensuite sur la période moderne, M’hamed Oualdi analyse les processus d’affranchissement de ces esclaves. Il rend ainsi saillant le caractère ambivalent des politiques abolitionnistes alors mises en œuvre par les puissances européennes, notamment lorsqu’il s’agit de préserver un équilibre colonial précaire. En parallèle, il présente les pensées abolitionnistes musulmanes, souvent méconnues, qui se sont développées dans l’ensemble de ces régions. Enfin, l’historien interroge la présence de l’esclavage dans les sociétés musulmanes.
par M;hamed Oualdi
Polémiques concernant le livre de M’hamed Oualdi
Le livre de M’hamed Oualdi est plutôt salué dans le champ académique, mais il s’inscrit dans un terrain très conflictuel : il intervient au cœur des polémiques sur la « traite islamique », la concurrence victimaire avec l’esclavage atlantique, l’image de l’islam, et le statut du racisme anti-Noirs dans les sociétés musulmanes contemporaines. Les « polémiques » portent donc moins sur le livre lui-même que sur ce qu’il remet en cause dans les usages militants ou identitaires du passé esclavagiste.[1][2]
Terrain polémique général
L’esclavage dans les mondes musulmans est un sujet chargé, associé à des accusations réciproques d’occultation, de minimisation ou d’exploitation politique de l’histoire. Oualdi présente explicitement son ouvrage comme une « mise au point » face aux fantasmes, aux instrumentalisations et à l’idée d’un sujet « tabou » dans les sociétés musulmanes.[2][3][1]
Rapport à la notion de « traite islamique »
Une des lignes de tension majeures tient à son refus du label globalisant de « traite islamique ». Il critique l’usage de cette expression quand elle sert à essentialiser l’islam ou à construire un système esclavagiste homogène spécifiquement « musulman », alors que les traites sont diverses, régionales, et pas réductibles à une matrice religieuse unifiée.[4][2]
Ce positionnement irrite deux camps opposés :
- certains militants ou polémistes qui utilisent la « traite islamique » pour charger l’islam et relativiser l’esclavage européen, que le livre contrarie frontalement ;[5][4]
- mais aussi, à l’inverse, ceux qui voudraient dissocier totalement esclavage et références islamiques, alors que l’ouvrage rappelle l’ancrage historique et la durée très longue des traites dans les mondes musulmans.[2][5]
Comparaison avec la traite atlantique
Autre foyer polémique : Oualdi dénonce les comparaisons quantitatives ou morales destinées à minimiser l’esclavage occidental en mettant en avant la traite « musulmane ». Il refuse les opérations de « comptage » qui visent à établir un bilan concurrent (plus ou moins de victimes que l’Atlantique) pour déplacer la culpabilité ou redistribuer la honte historique.[6][5][2]
Ce refus de la « comptabilité victimaire » est perçu, selon les sensibilités politiques, soit comme une manière de protéger l’Occident, soit comme une relativisation d’une traite arabo-musulmane pourtant très ancienne et massive. Le livre cherche plutôt à montrer les spécificités et continuités propres aux mondes musulmans (longue durée, diversité des formes, place des mamelouks, eunuques, concubines, etc.), sans en faire un contrepoids symétrique de la traite atlantique.[7][5][2]
Tabou, mémoire et abolitionnisme musulman
Oualdi conteste une autre idée fréquente dans le débat public : celle d’un « tabou absolu » sur l’esclavage dans les sociétés musulmanes. Il souligne que l’historiographie locale, certains écrits littéraires et même des courants abolitionnistes musulmans ont bel et bien existé, même s’ils ont longtemps été marginalisés par les nationalismes ou les régimes autoritaires.[5][6][2]
Cette thèse agace une partie des militants qui insistent au contraire sur le silence religieux et social autour de l’esclavage pour dénoncer une absence de « repentance » musulmane comparable aux débats occidentaux. Parallèlement, d’autres lecteurs, plus attachés à une image positive de l’islam, peuvent juger gênante la mise en lumière d’un racisme anti-Noirs contemporain et de hiérarchies héritées de l’ancien système servile.[8][4][7][5]
Titre, cadrage et critique implicite d’autres auteurs
Enfin, le cadrage même du livre – « des premières traites aux traumatismes » – renvoie explicitement à la question des effets durables de ces systèmes esclavagistes sur les sociétés actuelles, y compris le racisme anti-Noirs au Maghreb ou au Moyen-Orient. Cela contribue à déplacer le débat du seul terrain théologique vers celui des mémoires, des discriminations et des luttes politiques contemporaines, ce qui est un autre point de friction.[9][5]
Le livre s’inscrit aussi implicitement dans la controverse plus ancienne autour des lectures « globales » de l’esclavage (par exemple Pétré-Grenouilleau), ce qui relance des débats français sur hiérarchisation des traites, lois mémorielles et usages publics de l’histoire. Certains comptes rendus soulignent que son entreprise de « recadrage méthodologique » peut être lue comme une critique en creux des discours simplificateurs, qu’ils viennent de milieux islamophobes ou, à l’inverse, de milieux apologétiques musulmans.[4][8][2]
Sources
- http://www.editionsamsterdam.fr/lesclavage-dans-les-mondes-musulmans/
- https://iismm.hypotheses.org/97404
- https://memoire-esclavage.org/podcast-lesclavage-dans-les-mondes-musulmans
- https://www.lemonde.fr/livres/article/2024/04/18/l-esclavage-dans-les-mondes-musulmans-de-m-hamed-oualdi-tordre-le-cou-aux-cliches-sur-la-traite-islamique_6228477_3260.html
- https://www.revue-etudes.com/critiques-de-livres/l-esclavage-dans-les-mondes-musulmans-m-hamed-oualdi/27027
- https://www.economia.ma/fr/content/l’esclavage-dans-les-mondes-musulmans-des-premières-traites-aux-traumatismes
- https://www.geo.fr/histoire/esclavage-dans-le-monde-musulman-l-histoire-meconnue-de-millions-d-esclaves-a-travers-les-siecles-224104
- https://lundi.am/L-ombre-de-la-traite-atlantique
- https://www.en-attendant-nadeau.fr/2024/05/28/lesclavage-dans-les-mondes-musulmans/
- https://ccbmn.culture.gouv.fr/doc/SYRACUSE/2071338
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Esclavage_dans_le_monde_musulman
- https://www.fnac.com/L-Esclavage-dans-les-mondes-musulmans/a18836059/avis
- https://www.linflux.com/coup-coeur/lesclavage-dans-les-mondes-musulmans/
- https://sources.sciencespo.fr/content/2025-01-22/un-nouveau-regard-sur-l-histoire-de-l-esclavage-au-maghreb_LotdaE5WMaKHG7hPECeG
- https://www.facebook.com/story.php/?story_fbid=422207070323159&id=100076016082143
- https://www.lesclesdumoyenorient.com/L-esclavage-dans-le-monde-musulman.html
- https://memoire-esclavage.org/cafe-virtuel-aphg-avec-mhamed-oualdi
- https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/210624/esclavage-dans-les-mondes-musulmans-les-faits-les-cliches-et-leur-posterite
- https://www.auventdesmots.fr/listeliv.php?base=paper&form_recherche_avancee=ok&auteurs=m’hamed-oualdi